Voyage en Inde

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Jour après jour

Fil des billets

dimanche 14 février 2010

Monsieur cinéma

De retour à Chennai, nous continuons nos visites de musées, avec des collections très intéressantes de statues de pierre et de bronze, des animaux naturalisés, de la géologie et une partie pour enfants avec des poupées présentant les différents pays. Une organisation ingénieuse des objets, des efforts de pédagogie, et aussi des couches de poussière impressionnantes et une conservation préventive rare...

Ca, c'est comment les Indiens voient le paléolithique et l'inévitable chasse au mammouth...

Chennai 01

Enfin c'est le moment de rencontrer Andrew, le frère d'Elizabeth d'Annecy. Elle lui a demandé de nous servir de guide pour les deux jours à venir et il a très gentiment accepté, accompagné d'un ami qui possède une voiture. Ils nous conduisent donc dans différents coins de la ville, un centre commercial style mall américain, la basilique où est enterré saint Thomas, le parc Guidy et ses animaux en cage, la plage. Nous avons pas mal discuté et confronté nos points de vue sur les sociétés indienne et française, ce furent des échanges très instructifs. Mais surtout, il nous emmène au cinéma. Imaginez, voir un film tamoul en tamoul dans une salle de ciné tamoule remplie de Tamouls! Là on est loin des circuits touristiques et au plus près de la vie quotidienne des Indiens!

Un terrible gavial!

Chennai 02

Alors bon, Andrew admet lui-même que c'est un navet, mais ô combien jouissif!! Première surprise: pas mal de scènes se déroulent... à Annecy et Paris! Avec quelques mots en français lancés de-ci de-là. Andrew est un tout jeune réalisateur de film et il nous explique quelques codes des films tamouls. Ce sont des romances ou des films d'action - c'est le cas pour celui-ci. Il doit toujours y avoir un entracte pour permettre aux spectateurs de souffler pendant les 3h de projection. Et surtout, éléments indispensables, les chansons chorégraphiées (en moyenne 5), même si elles tombent comme des cheveux sur la soupe sans lien avec l'intrigue. C'est presque le plus intéressant du flim! Le héros se colle à la jeune cruche de l'histoire qui se trémousse en mini-jupe et demi-soutif dans des décors psychédéliques genre générique de James Bond, avec couleurs acidulées, effets visuels et changements de costume fréquents. J'adore!!

Le héros en question a la classe mafieuse, barbe de trois jours, anneaux aux oreilles, coiffure en crête de coq typique des ados d'aujourd'hui, un visage ténébreux imperturbable avec les méchants, et des yeux de chien battu face à une trahison familiale. Steven Seagal et Vin Diesel n'ont qu'à bien se tenir! Malgré sa stature un peu lourdeaude, il envoie ses ennemis au tapis sans effort, fussent-ils d'agiles Chinois maîtres en arts martiaux. Bien sûr vous devez vous figurer les effets sonores métalliques à chaque coup, les ralentis répétés ou au contraire des accélérations de l'image pour donner l'impression de vitesse... On vous passe des détails de l'histoire mais on a quand même réussi à suivre malgré la langue. C'est dire la complexité du sujet... Une expérience inoubliable!

Côté romance, Andrew nous a présenté dans son studio la bande-annonce et deux chansons de son film Leelai. Nous avons été touchées de cette marque de confiance car son film ne sortira que plus tard, et nous espérons bien avoir l'occasion de le voir en entier, pour pouvoir découvrir d'autres codes cinématographiques un peu différents des nôtres - les baisers par exemple, ils sont inconcevables dans le cinéma indien. Nous lui souhaitons bonne chance pour la suite et une longue carrière pleine de succès! Et pour tout vous dire, on n'aurait pas rechigné à rencontrer le héros de son film, bien plus séduisant que l'autre...

vendredi 12 février 2010

Heureuses, qui, comme Ulysse

ont fait un beau voyage.

Nous sommes arrivées, fatiguées, mais entières! Nous profitons meme du service de livraison à domicile des bagages, vu qu'ils sont restés en chemin à Bruxelles. Le sac d'Anne-Lise arrive demain à Puteaux, celui de Sarah lundi à Annecy. C'est tellement plus pratique pour le RER. Comme c'est de loin le pire desagrément qu'on ait eu en presque un mois, on peut s'estimer heureuses!

On a fêté le retour par un bon repas (confit de canard sans épices), et on commence à charger les photos, du moins celles qui ne sont pas restées à Bruxelles. Si on a récupéré quelques neurones d'ici demain, on vous en mettra peut-être quelques extraits.

jeudi 11 février 2010

Ce n'est qu'un au revoir...

Nous partons dans quelques heures, dernier billet depuis l'Inde. Les dernières journées ont été riches en événements, grâce à Andrew et aux soeurs de la croix, restez avec nous pour tout savoir...

Rendez-vous vendredi soir, heure francaise..

mardi 9 février 2010

Retour à la case depart

Pour pallier aux désagrments du service d'étage très matinal, nous avons fixé sur notre porte un papier "no coffee". Et ça a marché! Meme si on a quand même entendu les coups frappés aux autres portes... Le programme une fois de plus n'a pas été très chargé : un train de banlieue pour Chennai, on s'installe au centre social des Holy Cross sisters - encore elles! - et nous nous posons dans un café près des musées.

C'est assez rigolo de revenir à l'endroit où nous avons débuté notre voyage, la gare d'Egmore de Chennai. Nous avons déjeuné dans le même resto qu'il y a trois semaines, avons traversé la même avenue, avons affronté les mêmes rick-shaws. Mais maintenant nous sommes plus accoutumées et tout paraît plus simple! C'est que nous en avons vu, des choses, depuis le temps.

Une fois n'est pas coutume, les gens anticipent nos demandes. Un peu perdues sur le chemin de la gare de Kancipuram, un monsieur nous remet dans le droit chemin. Assises dans le bus à Chennai, une dame s'inquiète de savoir où nous allons et 2/3 passagers s'associent pour nous indiquer le bon arrêt - alors que là nous avons été mises dans le bus par un monsieur du centre social et que le conducteur connaissait notre destination. On ne se lasse pas de ces gentillesses!

lundi 8 février 2010

Encore et encore

L'hôtel de Kancipuram est très bon marche et la chambre correcte. Malgré tout nous y avons droit à un service que même à Pondichéry on n'a pas eu : le petit-déjeuner au lit. En effet, à 6h30 un gars vient frapper à toutes les portes pour proposer du café et il passe même une deuxieme fois au cas ou on aurait changé d'avis...

Beaucoup, beaucoup de temples nous attendent à Kancipuram, mais nous ne les honorerons pas tous de notre présence. Encore une belle rencontre au Kailasanatha où un jeune prêtre nous donne des explications et répond à nos questions dans un très bon français coloré de créole - 5 ans à la Réunion obligent. D'autant que le temple est très joli, avec ses rangées de lions cabrés et ses restes de peinture d'origine (VII ème, VIII ème si). Encore un contraste avec le Sri Ekambaranatha, le plus vaste, envahi de groupes de touristes et où les prêtres se prêtent à leur jeu.

vache 02

Pendant nos trajets en bus ou en train, nous avons pu apercevoir des vaches dont les cornes massives sont peintes de couleurs vives, et ma grande frustration a toujours été de ne pouvoir arrêter le vehicule pour les prendre en photo... Mais là, ô miracle, les vaches bigarrées courent les rues à Kancipuram, et je peux enfin me lâcher! D'autant qu'en général leurs propriétaires sont plutôt fiers de leurs animaux.

vache 01

Saut de puce

Allez, la parenthèse enchantée gastronomique se termine sur un plat de pâtes qui sera notre dernier souvenir de Mahabalipuram. Un bus pas complètement bondé sans télé ni musique nous fait faire un xième saut de puce vers Kancipuram, ancienne capitale pallava. Nous commençons les visites de deux temples, le Vaikunta Perumal et le Kamatschi Amman où nous assistons à la promenade du soir de la statue divine dans sa chaise à porteurs portée par deux prêtres tandis que deux autres ouvrent la marche avec tambour et trompette. Ils font le tour du bassin sacré d'à côté, pas au pas de course mais presque, et rentrent. Le soir venu, nos estomacs renouent avec la nourriture "not spicy" - cf glossaire...

Al_003.jpg

Par contre, un peu plus tard nous avons assisté à un drôle d'événement. Posées dans la chambre d'hôtel, nous entendons des trompettes presque jazzy qui couvrent le concert de klaxons. Nous nous précipitons et découvrons un marathon hors du commun: une bonne quinzaine de prêtres portent une énorme structure de bois sur laquelle siège une statue de dieu, et en plus là ils courent véritablement dans la circulation! Impressionnant!

marathon

dimanche 7 février 2010

Ratha land

Comme conseillé par les guides nous nous réveillons avant l'aurore afin d'admirer le lever du soleil sur le temple du rivage, rocher transformé en temple sur le bord de mer qui constitue l'un des attraits du site. Bon, le soleil a la bonne idée de commencer son ascension dans un gros nuage, mais on le voit finalement, disque très rouge et déjà aveuglant. Il est cependant intéressant de noter que la digue qui protège le temple des assauts de la mer sépare la plage en deux parties, une pour les Occidentaux, une pour les Indiens qui se pressent à ce spectacle - et auxquels nous nous mêlons.

Mahaballipuram plage 02



La rue commerçante pour Occidentaux semble d'ailleurs constituer une sorte d'enclave hors contexte à destination unique des-dits Occidentaux. L'ambiance détendue et baba-cool est une fois de plus très appréciable et en même temps il y règne un petit je-ne-sais-quoi d'artificiel et de faux. Les vendeurs sont plus agressifs si on regarde sans acheter, ils n'ont pas vraiment l'air de comprendre que nous sommes autre chose qu'un gros robinet à fric. Cela nous laisse un peu perplexes.

Ce qui ne nous empeche pas de profiter des sites archéologiques qui font la réputation du lieu. Les cinq rathas d'abord, rochers sculptés en petits temples accompagnés de figurations monumentales des animaux-montures des dieux vénérés. Puis le temple du rivage, que nous vous décrivons ailleurs. Enfin le très impressionnant relief de la pénitence d'Arjuna, un flanc de rocher de 30 m de long pour 7 m de haut représentant Arjuna en ascète entouré de personnages célestes et d'animaux extrêmement naturalistes - mention spéciale pour une famille d'éléphants dont on croirait qu'ils vont bouger. Une toute autre ampleur que sur une diapo de l'EDL! Pour mémoire, Arjuna est un peu l'Achille du Mahabarata, l'un des cinq Pandava en lutte contre leurs cousins les Kaurava.

Mahaballipuram ratha Mahaballipuram Arjuna

Dans la ville, nous avons repére un resto très sympa avec de la bonne nourriture et un serveur au sourire infaillible. Le seul problème, c'est que le service est vraiment à l'indienne très baba-cool, et l'heure et demie que nous attendons nos plats de pâtes ce soir nous permet qui de finir un livre et d'en commencer un autre, qui d'écrire de multiples billets, tout en tendant l'oreille vers les envolées passionnées pleines d'idéalisme d'une vraie post-soixante-huitarde française un peu bourrée ou pétée...

Mahaballipuram resto

vendredi 5 février 2010

Mamma mia!

C'est avec un déchirement au coeur que nous quittons la très agreable Pondichéry. Mais sans regret aucun puisque le bus, très confortable du reste, nous conduit à Mahabalipuram (Mamallapuram), un site majeur que nous trépignons de découvrir. Nous pensions que le bus arriverait à la gare routière comme d'habitude, mais il semble que Mahabalipuram ne soit qu'un arrêt parmi tant d'autres sur le bord de la route, où nous sommes abandonnées - mais très gentiment, le contrôleur nous aide avec les sacs. Nous nous renseignons auprès de deux Français qui attendent le bus en sens inverse et nous nous orientons sans problème.

A Mahabalipuram, pas de souci de logement, il y a foison d'hôtels et de guest houses. Nous jetons notre dévolu sur cette dernière option chez une famille très accueillante qui loue des chambres pleines de charme malgré les tarifs très bas. On est loin de Chidambaram!

L'ambiance à Mahabalipuram nous surprend assez. Là beaucoup d'Occidentaux de tous les âges, très baba-cools, beatnicks ou post-soixante-huitards. Et les marchands ne s'y trompent pas, l'une des rues touristiques est bondée de boutiques de vêtements ethnico-colorés prisés des Occidentaux en pseudo-rupture de société de consommation. Ceci dit c'est très sympa, surtout avec la plage, très belle, la seule du coin, bien que la baignade soit dangereuse.

AL_008.jpg

Je vous rassure, nous reprenons doucement notre rythme de visite et nous flanons parmi les rochers posés sur le sol comme par mégarde qui forment un relief des plus étonnants pour ce bord de mer, et nous découvrons les petits temples qui y sont excavés. Mention spéciale au Varaha mandapa et au Mahishamardini mandapa avec leurs reliefs monumentaux très impressionnants. Nous jetons au passage un oeil à l'ascèse d'Arjuna, une des pièces majeures du site. Mais ceci est une autre histoire que nous vous raconterons plus tard!

Mahaballipuram relief

Ca c'est Mahishasuramardini contre le démon-buffle

La mélodie du bonheur!

Se réveiller dans des draps de lit propres, blancs, neufs, sans ambiance musicale matinale. Se doucher dans une salle de bain saine et lumineuse dont on ne touche pas les murs en étendant les bras. Prendre un petit-déjeuner dans une véranda donnant sur une végétation luxuriante, y déguster un croissant vrai de vrai, thé et café dans des théière et cafetière qu'on peut s'en servir tant qu'on veut. Flaner au soleil dans des rues claires et propres. Visiter un musée aussi intéressant que distrayant pour une somme dérisoire. Dépenser son argent sans culpabiliser. Déjeuner d'un poisson sur un toit-terrasse ombragé. Se rafraîchir au cyber-café. Se promener sur le bord de mer et rêver en admirant l'océan. Passer un trèèèès bon début de soirée dans un café branché rendez-vous des Occidentaux, bières géantes sur la table, table sur une terrasse animée d'une musique agréable. Dîner d'une salade ou d'une pizza. Se glisser dans un lit fait aux draps propres, blancs et neufs.

Que demander de plus?

jeudi 4 février 2010

Chidambaram, unique objet de mon ressentiment...

Nous avons passé une longue, très longue demi-journée à Chidambaram, après une matinée enchanteresse à Dharasuram.

A peine arrivées en ville, vers 16h, nous nous rendons à l'hôtel référencé par le Lonely Planet. L'accueil est catastrophique, désagréable, le type qui nous montre la chambre baragouine en tamoul à toute allure et semble s'étonner qu'on ne comprenne pas. La chambre est dans son état originel de l'époque Chola, la salle de bain n'a pas vu d'éponge depuis... Heureusement, c'est mal éclairé, on voit moins la crasse.

Nous nous rendons ensuite au temple. Celui-ci est géré par les brahmanes. Ces derniers tournent autour des touristes comme des vautours, les accostant d'un "Welcome " agressif, tentent de nous faire entrer alors qu'on essaie de regarder tranquillement les superbes sculptures de l'entrée, etc.. Impression désagréable de la ville qui se poursuit donc. Le temple est pourtant intéressant.

On repart à l'hôtel, on se change, et on part au cyber café. Nous y trouvons la connexion la plus lente qui soit, impossible de poster quoi que ce soit. Après quelques tentatives vouées à l'échec, nous renonçons et allons manger. Le resto n'est pas mal, mais le serveur se plante dans la commande et la TVA n'apparaît pas sur la carte, contrairement à ce qu'on a vu jusque-là...

On se couche tôt, on se réveille tôt aussi. Plus précisément, on est réveillées tôt par la musique des voisins, vers 5h30. A quelque chose malheur est bon, on est à la gare routière à 7h30. On monte dans le bus pour Pondichéry, heureuses de fuir enfin Chidambaram.

Un peu trop vite peut-être, le bus doit être lié à la ville, le mauvais sort s'acharne.

Il y a la télé dans le bus. Heureusement, on ne comprend pas le tamoul, mais ça a l'air d'une comédie beauf incroyablement lourdingue. Et, bien évidemment, le son est un poil trop fort... Bon, c'est peut-être drôle quand on comprend, mais on n'a pas aimé..

L'amabilite du conducteur n'arrange pas les choses. Il nous fait fermement comprendre que mieux vaut deux gros sacs bloquant l'allee du bus et une place vide a cote de nous que de poser les sacs sur le siege en question.

Bref, l'arrivee a Pondichery fut un soulagement!!!

Luxe, calme et volupté

Vous demanderez à Sarah de vous réciter le poème, elle le connaît par coeur!

Vous aurez bien compris qu'on attendait avec impatience cette étape à Pondichéry. Non pas qu'on n'ait pas apprécié les autres villes visitées, loin de là, mais c'est vrai qu'un lieu où l'on peut retrouver des repères familiers et un certain confort à l'européenne est le bienvenu, histoire de se ressourcer un peu - et de soulager les estomacs en manque...

C'est donc pleines d'espoir que nous découvrons Pondichéry (Puducherry). Nous avons réservé pour deux nuits dans une maison coloniale, la Villa Helena, ce qui pour nous constitue le choix du luxe. Pour comparaison : la piaule pourrie de Chidambaram : 300 Rs ( et encore, on aurait pu négocier moins) ; là, 2 200 Rs. Oh là là, que de folie! crierez-vous. Oui, mais ça fait environ 35 euros pour deux... Pour un superbe bâtiment avec patio, véranda, meubles de style colonial, piles de Elle, Paris-Match et autres Marianne, un personnel souriant et parlant français. Quant à la chambre, on se croirait en plein rêve! Spacieuse, meublée avec goût, climatisée, salle de bain au design sobre, papier toilette (ça, c'est le véritable signe du luxe en Inde!) On s'y sent déjà comme chez nous...

Al_104.jpg

Première activité : une douche qui efface les mauvais souvenirs de Chidambaram. Deuxième activité : donner le linge pour une lessive salutaire. Troisième activité : petit-déjeuner - car on l'a sauté pour plus vite s'enfuir de Chidambaram.

Comme nous restons deux jours à Pondichéry, nous pouvons faire une étude comparative des nombreuses adresses de restos des guides, et nous comptons bien être méticuleuses à cette tâche! Nous commençons donc par une boulangerie avec croissants et pains au chocolat corrects pour l'Inde. Pendant que nous mangeons, nous regardons où nous pourrons déjeuner. Après un coup d'oeil dans l'église du sacre-Coeur - une espèce de pâtisserie anglaise rose et blanche aux autels en patachou et confiseries aux couleurs chimiques -, nous nous installons donc dans la cour calme et ombragée d'un resto franco-italien où nous commandons steack au roquefort et poisson en sauce, mousse et crêpe au chocolat. Là, nous débattons du café où nous pourrons goûter.

Après un moment de lézardage sur la terrasse fraîche de la villa, nous nous promenons sur le bord de mer. Car il y a la mer à Pondichéry, ou plutôt l'océan, grondant, qui se fracasse en petits rouleaux sur les rochers noirs de la côte. Pas de plage donc, et une baignade dangereuse. Ce qui n'enlève rien à la beauté hypnotique de la mer mystérieuse...

Al_105.jpg

17h, c'est l'heure du thé - ou du chocolat - et pendant que nous sirotons, nous choisissons le resto pour le dîner. De retour à l'hôtel nous attend une séance de massage "ayurvédique" qui donne une peau toute douce et hydratée pour bien débuter la soirée. Que de volupté! Soirée qui se continue bien dans un autre resto un peu haut de gamme, le Rendez-vous. Et tandis que nous attendons steack et quiche lorraine, nous repérons les adresses où nous irons manger demain...

Parlons un peu de la ville - ou du moins notre quartier. Les rues sont à l'européenne, des trottoirs, de la signalétique au sol, pas d'ordures, tout est propre, la présence française se remarque par les noms des rues, des institutions et des restos. Avec une vie à l'indienne, les rickshaws, les motos, les klaxons, les piétons sur la chaussée, les uniformes des écoliers, la musique fort le soir... Un mélange heureux qui permet d'allier confort à l'occidental à l'ambiance indienne, une atmosphère très agréable où l'on se sent bien. Un coup de coeur d'un autre ordre!

Alleluia, alleluia!

Pondichéry, mot magique qui met en émois nos sens, fait vibrer nos coeurs,

Pondichéry, oasis du désert, phare dans la tempête,

Pondichéry, lumière dans la nuit, saint-Bernard salvateur,

Nous avons longtemps rêvé de toi,

Nous nous sommes languies de te connaître.

Pondichéry, enfin tu nous tends les bras,

Et nous nous y lovons sans détour.

Pondichéry, mon amour.

Petit plus

Kumbakonam, c'est coché. Notre prochaine étape : Chidambaram. Comme nous nous rendons compte que nous ne passons guère plus de deux heures dans un temple, nous décidons de nous octroyer un petit plus non-prévu dans le programme originel : Dharasuram.

Ce n'est qu'à 4 km de Kumbakonam, c'est-à-dire une vingtaine de minutes en bus. Et ça vaut vraiment le coup! On a un véritable coup de coeur pour ces deux temples dont les reliefs tapissant sans être surchargés sont d'un raffinement extrême à renvoyer les sculpteurs romans au rang d'amateurs - bon, d'accord, j'exagère un tout petit peu là, c'est très beau le roman aussi! D'autant que deux jeunes prêtres nous invitent dans le naos (c'est-à-dire le saint des saints), autorisent la photo de la très sacree Parvati toute décorée de guirlandes et se laissent même photographier avec le sourire! Le tout dans une ambiance véritablement calme, sans klaxons, sans hordes de touristes (juste quelques uns qui flanent tranquillement), sans pèlerins qui nous harcèlent pour des photos. Un lieu idyllique! C'eut été dommage de le rater.

darasuram 01

Un bus nous conduit à Chidambaram où nous finissons la journée. Son temple dédié à Siva nataraja (roi de la danse) est vaste, presque labyrinthique, mais l'ambiance est plus mercantile, avec des prêtres qui ne cessent de quémander pièces d'euros et stylos. Néanmoins nous faisons brièvement la connaissance d'un sympathique Américain voleur de photos interdites. Encore une journée bien remplie et riche en émotions diverses!

darasuram 02

Des temples, des temples, encore des temples!

Avant de partir, nous avons tout préparé pour que le voyage se passe au mieux, nous avons repéré les hôtels, réservé certains, nous avons récuperé les horaires de certaines lignes de train avec les gares desservies. C'est ainsi que nous nous pointons comme des fleurs à la gare de Tanjore pour attraper l'express de 10h devant nous emmener à Kumbakonam en 30 minutes. Et nous voici un billet en main pour le train de 10h45 qui mettra 50 grosses bonnes minutes à arriver... Qu'à cela ne tienne, ça nous a permis d'écrire quelques billets et de confirmer la disponibilité des gens dans le train.

Kumbakonam est une ville qui compte 18 temples, et nous avons bien l'intention de ne pas tous les faire. D'autant que vue notre arrivée tardive, nous ne pourrons commencer les visites qu'à 16h. Nous en sélectionnons donc trois parmi les plus intéressants et les plus proches de l'hôtel. Trois ambiances bien différentes.

D'abord le Nageshvara dédié à Siva nagaraja, c'est-à-dire roi (raja) des serpents (naga). Le gopuram accueille les fidèles avec des statues de femmes nues dans des positions très lascives ; mais ne vous emballez pas, les gars, toute touche érotique est enfouie sous des strates de fientes de pigeon... Le temple est assez petit, très décoré, très chaleureux.

Le suivant est le Sarangapani, le plus vaste dédié à Visnu cette fois. L'atmosphère est totalement différente, plus artificielle, on peut acceder au sanctuaire mais nous nous sentons mal à l'aise (comme on vous le développe dans un autre billet).

Enfin, c'est au tour du Kumbeshwara, encore un temple sivaïte. On y entre par une galerie marchande couverte au bout de laquelle nous voyons notre quatrième éléphant - on commence presque à être blasées...Toujours de beaux piliers, de belles sculptures.

La nuit étant tombée et le plan du Lonely planet pas si précis, nous décidons de dîner au resto de l'hôtel. Grossière erreur... Le serveur qui ne parle pas un mot d'anglais renverse la bouteille d'eau sans s'excuser, il ne comprend rien à la commande, la nourriture est servie à la main, les cuillers n'ont pas ete lavées depuis l'époque chola... Barres de céréales en dessert!

lundi 1 février 2010

Big Temple is watching you

Nos heures de réveil ont été quelque peu différentes selon qu'on a assisté à la messe en tamoul de 5h45 ou non... Heureusement, aucun scrupule à la méditation très profonde pendant le sermon, de toutes facons incompréhensible.

Nous prenons congé de soeur Vincy, qui nous négocie le rickshaw pour la gare (et là nous réalisons combien nous nous sommes fait avoir à l'aller...) et nous voilà parties pour Thanjavur (Tanjore).

Après avoir posé nos sacs, (de plus en plus impressionnants) à l'hôtel, nous visitons le Marata Palace, du 16ème siècle, et ses quelques musées, où là encore les étrangers paient l'entrée dix fois plus cher! Mais il est toujours très dépaysant de découvrir des muséographies différentes, certes un peu désuètes, entre brocante et cabinet de curiosité, le tout sous une couche de poussière bien stratifiée. On ne vous parle pas des rares cartels (étiquettes) indiquant la presence de "glass old things" (sic). Tres instructif pour les etudiants de l'EDL en museologie. Néanmoins cela ne nous empêche pas d'admirer une collection de superbes bronzes Chola, dont le musée Guimet doit être bien jaloux! Dépaysant aussi, le calme très relatif dans le musée : les Indiens ont inventé la sandale pour enfants qui fait un pouët strident à chaque pas. Quand une môme de deux ans court dans la salle, c'est terrible! (Jérémy, jeunes parents ou grands-parents, si vous voulez passer commande...)

Al_062.jpg

Dans le Tamil Nadu, les temples ferment entre midi et 16h, ce qui nous permet de passer les heures les plus chaudes de la journée au frais dans des cafés internet. Puis nous pénétrons dans l'enceinte du Brihadisvara, temple Chola du Xème siecle, surnommé Big Temple par les Britanniques, et on comprend vite pourquoi...

Ce qui frappe tout de suite en admirant ses tours monumentales, c'est l'absence de couleurs, c'est magnifique de sobriété! D'autant que la pierre s'illumine avec le soleil couchant. On débouche sur une vaste esplanade, avec taureau Nandi géant, sanctuaire principal et annexes. Tout est magnifiquement sculpté, la tour du sanctuaire est vertigineuse, la composition d'ensemble très géometrique et photogénique. Dans une galerie qui fait le tour, on peut admirer des centaines de lingas (vous irez voir dans wikipedia ce que c'est...) D'ailleurs, c'est un linga gigantesque, de 4 m de haut, qui se dresse fièrement dans le saint des saints, où ô miracle nous avons accès sous l'oeil indifférent des prêtres. Vraiment c'est un temple qui nous a plu.

Al_064.jpg

Qui dit temple dit pèlerins et scolaires. Nous avons une fois de plus profité d'une séance photos fructueuse. Le problème avec les écoliers, c'est que malgré la chaleur, c'est l'effet boule de neige assuré! Un ose s'approcher, puis 4, puis 15. C'est que ça se multiplie vite ces petites bêtes là!

P1010285.JPG P1010286.JPG

P1010287.JPG

Bon, à défaut de couleurs sur le temple, il y en a sur les murs des rues, couverts d'inscriptions très bruyantes, au sens médiéval du terme : entendez par là criardes, fluo, qui font mal aux yeux. Sans compter les affiches de films, dont on vous concoctera à l'occasion un petit florilège...

Holy Cross Sisters, Le Retour

Résumé de l'épisode précédent : après un début de journée bien occupé, nous arrivons au Rock Fort.

Nous sommes sur les escaliers du temple, dominant la ville. Soeur Vincy nous prend en photo, avec le précieux réflex d'Anne-Lise. Et prise d'une sorte de folie, cette dernière va jusqu'à le confier à un parfait inconnu, afin qu'il nous photographie toutes les trois. Ceux qui la connaissent comprendront à quel point elle n'était pas dans son état normal!

Al_058.jpg

En redescendant, nous apercevons un groupe de quatre jeunes Occidentaux. Vincy les accoste, leur demande d'où ils viennent. Apprenant qu'ils sont Français, nous discutons un peu. Ils sont étudiant en géo, pour 3 mois à Pondichéry. Une rencontre brève mais très sympa.

Nous commençons ensuite à regagner la maison des soeurs, après un détour par le College qu'elles tiennent en centre ville. Nous y croisons des groupes de jeunes filles charmantes, pouffant sur notre passage. Un groupe d'entre elles se tient autour d'un feu sur la pelouse, pour une sorte de spectacle (style SMP...). Ecouter ces jeunes Indiennes chantant un soir de pleine lune, après une si belle journée, avait un côté un peu irréel. Nous finissons notre visite de la ville par l'église Notre-Dame de Fatima, là nous revenons sur notre opinion précédente : la chapelle de St Joseph n'était pas si kitsch, finalement. Par contre, le chemin de croix de cette église... Des sortes de vitrines abritant des sculptures de style sulpiciano-aleijadinhesque, agrémentées de néons. Seules celles qui ont suivi les cours d'icono à l'EDL peuvent imaginer...

Al_059.jpg

Nous arrivons enfin épuisées à la maison des soeurs, et nous nous effondrons sur nos lits après un rapide repas, un peu épicé à notre goût. Anne-Lise se fait même qualifier de "poor eater" par soeur Vincy, c'est dire si elle était malheureuse!

Le bilan de cette journée est très positif. Nous avons vraiment beaucoup apprécié l'accueil des soeurs. Nous sommes assurées de leurs prières pour le reste de notre voyage. Ce que nous avons particulièrement aimé, c'est d'avoir enfin des explications sur certains points : les affiches de campagne électorale au bord des routes, les parures, certaines habitudes des pèlerins, les relations familiale, le vrai prix d'un rickshaw... Toutes choses que nous n'aurions jamais apprises autrement.

Et maintenant, une petite page de pub pour decouvrir Bengalore avec les soeurs...

dimanche 31 janvier 2010

Holy Cross Sisters

Grâce à Soeur Elizabeth (une religieuse indienne d'Annecy), nous avons été en contact avec les soeurs de la Croix de Chavanod, à Tiruchchirappalli. Elles nous ont très gentiment hébergées pendant deux nuits, dans la villa Shanti, où elles accueillent des femmes en difficulté, veuves ou handicapées. Nous ne nous attendions pas à l'accueil que nous avons reçu : loin de nous donner seulement deux lits pour la nuit, elles nous ont proposé de partager leur repas, et soeur Vincy nous a accompagnées toute la journée pour visiter la ville.

Après deux semaines de tourisme intensif, nous avons donc découvert une nouvelle facette de l'Inde, grâce à notre charmante et ô combien énergique guide. La journée a un peu tenu du marathon, mais a été exceptionnelle.

Lever à 7h, petit-déjeuner avec les soeurs à 7h30. Un peu épicé (les oeufs au plat contenaient plus de poivre que d'oeuf...), mais très bon, et les soeurs compatissantes nous avaient préparé des couverts pour nous éviter de manger avec les doigts. Nous avions même des serviettes Dora l'Exploratrice qui auraient réjoui une petite fille qui se reconnaîtra! Soeur Myriam nous emmène ensuite au provincialate tout proche, où nous rencontrons la supérieure, et où nous croisons quelques novices. L'accueil de toutes est extraordinairement chaleureux. Soeur Vincy nous prend ensuite en main. C'est le premier jour où nous n'avons pas à nous soucier de quoi que ce soit : emploi du temps, choix du resto, trouver le bon bus. De vraies vacances!

Nous commençons par nous rendre au temple , le Sri rangam C'est un bâtiment immense, dont la tour bariolée semble une sorte de vaisseau extraterrestre posé sur la ville. La force de conviction de soeur Vincy, et sa maîtrise de la langue, alliés à son obstination souriante, nous permettent d'entrer dans des endroits théoriquement réservés aux hindous. Ca ne marche pas à tous les coups, mais ça n'empêche pas d'essayer. Elle parvient même, faute de pouvoir nous faire entrer dans un sanctuaire, à obtenir d'y aller elle-même pour prendre la photo à notre place! Après la visite (Anne-Lise a revu un éléphant, ça a fait son bonheur!), nous dégustons un jus de fruit frais avant de nous rendre à l'église Saint Antoine. Soeur Vincy nous a en effet fait découvrir toutes les églises de Trichy. Là, nous saluons un groupe de soeurs et un franciscain, qui ont failli nous retenir à manger. Derrière l'église, une sorte de cour ombragée donne directement sur la rivière, avec vue sur le Rock Fort. C'est un endroit enchanteur. Nous en repartons néanmoins, pour aller manger dans un petit resto du centre.

Nous y entrons en même temps qu'un autre Occidental, qui est seul. Ni une ni deux, le serveur décide qu'il est avec nous, et nous place d'autorité à la même table. Le pauvre Américain semble se demander un peu ce qui lui arrive, mais se prête au jeu. La soeur commande des thalis pour tout le monde, il n'a plus qu'à suivre le mouvement. Nous discutons un peu, il nous parle avec des étoiles dans les yeux de Pondichéry, où on peut manger du steack. Il nous conseille même, sur un ton confidentiel, l'adresse d'un restaurant là-bas... (il nous a aussi parlé de sa hantise de perdre ses chaussures, sa pointure étant introuvable en Inde). Malgré les tentatives répétées de Soeur Vincy, il réussit à esquiver sa proposition de nous accompagner au parc. Nous y allons donc toutes les trois, en bus. Le parc, situé à quelque distance de la ville, a un côté un peu décrépit, mais nous nous y trouvons vraiment bien: c'est un lieu calme, ombragé, au bord de l'eau, avec des familles en promenade. Une petite pause bienvenue au milieu d'une longue journée.

Al_046.jpg

Nous repartons en milieu d'après-midi pour Trichy. La tournée des églises continue : nous nous rendons à Saint Joseph, collège jésuite. Nous ne pouvons pas y visiter le musée, fermé pour travaux, mais nous faisons un tour dans l'église Notre Dame de Lourde Là, nous tombons en admiration devant une chapelle à l'entrée : le kitsch à son état le plus pur! Aussi coloré qu'un temple hindou, le charme de l'imagerie sulpicienne en prime! Nous y croisons un Indien de Pondichéry, qui parle un francais parfait. Quel plaisir de parler notre langue avec un étranger! Apprenant que nous passerions dans sa ville cette semaine, il nous invite à y visiter l'église de sa paroisee, ND des Anges. Vu que c'est au bord de la mer, nous irons peut-être!

Al_047.jpg

Nous enchaînons sur la visite du Rock Fort (évitez de prononcer Roquefort comme moi, ça ne marche pas; le fromage français commence à nous manquer!) C'est un temple qui domine la ville, sur une butte à laquelle on accède par de longs, très longs escaliers, raides et aux marches irréguliéres. L'ascension en vaut la peine, la vue sur la ville est extraordinaire et nous récompense de nos efforts. En plus, nous y croisons un groupe de pèlerins, tout de jaune vêtus, qui nous demande de les prendre en photos. Anne-Lise saute sur l'occasion et en profite pour faire de superbes portaits ( que vous ne verrez pas pour l'instant, désolées...)

Al_051.jpg Al_055.jpg

Roquefort

Une photo pour patienter (source flickr, photo Melanie-m)

La journée était loin d'être finie, mais de peur de vous lasser nous arrêtons ce billet ici, on reprendra un peu plus tard... Sachez juste qu'Anne-Lise a montré des réactions inattendues....

Madurai, deuxième!

Notre deuxième journée à Madurai est consacrée à deux choses essentielles: le shopping et la visite du temple.

Madurai est une ville réputée pour ses tailleurs et ses tissus, alors nous nous faisons faire sur mesure quelques petits vêtements tous mimi à des tarifs à faire pâlir de jalousie les fashion victims qui se ruent sur le premier article soldé venu... Nous négocions les prix. Est-ce qu'on s'en sort bien ou pas? Nous sommes satisfaites, c'est l'essentiel.

Quant au temple, il est tout aussi impressionnant de l'intérieur que de l'extérieur. Il s'agit d'un sanctuaire très important pour les hindous, un lieu tellement sacré qu'il est interdit d'y pénétrer avec les chaussures dans le sac - on l'apprend à nos dépends en nous faisant assez vivement virer par une femme en uniforme... Le temple est immense; je vous dis pas l'état des pieds à la fin de la journée!

Les gens viennent par milliers y vénérer de nombreux dieux, et à chaque pas on tombe sur un autel, une statue, un pilier patinés par le beurre votif, colorés d'orange ou de rouge, éclairés de petites bougies. Une certaine pénombre, des effluves d'encens et de fleurs, les couleurs dont la plupart des gens ornent leur front ou leur crâne, le brouhaha des fervents, les pavés parfois glissants de graisse... Telle est l'atmosphère d'une partie du temple.

Madurai 02

Mais d'autres sont plus flashies, et là attention, sujets aux migraines s'abstenir! Des lotus, Siva, Visnu, Krisna et les autres s'éparpillent sur les plafonds dans des couleurs psychédéliques, rose pétant, vert lumineux, jaune aveuglant. On comprend que certains aient pu être inspirés dans les années 70!... Seul bémol, les parties les plus sacrées du sanctuaire sont interdites aux non-hindous, ce qui est très frustrant, d'autant qu'on paie quand même une entrée plus cher et un droit photo...

Inde_2010_2676.jpg

Autre fait notable de la journée; nous sommes certes sollicitées pour des photos - le gros appareil ne passe pas inaperçu - mais cette fois les gens demandent des photos... d'eux-mêmes! C'est quand même plus réjouissant pour tout le monde! Il est vrai que nous croisons beaucoup plus d'Occidentaux qu'auparavant - même si nous restons noyés dans la masse innombrable des Indiens. Est-ce lié?

Bon, aujourd'hui a encore été une bonne journée. Sarah piaffe d'impatience d'essayer ses nouveaux vêtements qu'elle sera toute belle avec, et moi je suis absolument comblée par une rencontre tant attendue: un éléphant, un vrai qui bouge de son propre chef! Un gros animal commeçca, c'est assez impressionnant, surtout que son oeil est étonnamment presque humain. Il est très beau avec ses peintures sur la tête. Je lui donne un billet qu'il attrape avec sa trompe - et qu'il donne à son maître - puis il pose sa trompe sur ma tête! Photo à l'appui... Ainsi la bénédiction de Ganesha nous suivra-t-elle jusqu'à la fin du voyage...

Madurai 03

jeudi 28 janvier 2010

De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace!

Ce matin, on ferait presque une grasse mat' : réveil a 6h30... Nous sautons dans un taxi pour l'aéroport, ce qui nous permet de découvrir d'autres quartiers de la tentaculaire Mumbai, avec des barres HLM à côté desquelles les nôtres passent pour des immeubles de luxe, des taudis avec des toits en tôle, des mendiants miséreux... et en même temps, des enfants en uniforme se rendant à l'école. Un contraste un peu déroutant.

L'avion d'Air India nous emmène loin du Maharashtra, pour un retour au Tamil Nadu, vraiment au sud, à Madurai. La chaleur est plus écrasante, un peu plus moite, et l'ambiance est différente : plus d'enseignes dans tous les sens, plus de motos et de vélos qui encombrent les trottoirs.

L'hotel trouvé, nous nous mettons en quête du temple, le Sri Meenakshi, quelque part dans les ruelles. Nous hésitons un peu, nous avons du mal à nous repérer sur le plan, nous avons peur de l'avoir manqué. Et là...

Là apparaît tout d'un coup au bout d'une rue devant nos yeux ébahis une espèce de pièce montée géante et multicolore qui fait presque mal aux yeux. C'est le temple! Impossible de le manquer, avec ses quatre entrées gigantesques tapissées d'éléments architecturaux et de personnages au nombre incalculable de bras. Et surtout avec ses couleurs pétantes hallucinogènes, qui les font paraître en plastique. Le summum de la meringue transgénique kitschouille indienne!!! Du reste assez impressionnant.

madurai

Photo Neilsphotography (flickr)

Ah oui au fait, il fait tellement chaud ici qu'on a été obligées de s'acheter des tongs! Vous portez quoi comme chaussures, vous?...

Madurai temple 03

Il y en a une qui s'amuse avec son nouveau jouet et tous les reflets qui passent...

mercredi 27 janvier 2010

Pretty women

Bien que relativement confortable (classe 2AC, 4 couchettes par compartiment et des rideaux), la nuit fut courte dans le train qui nous emmène vers notre prochaine étape. Car c'est à 5h40 qu'il arrive à Victoria Station, gare d'un style indéfinissable, où se mêlent éléments posts-néo-gothique-victorien, pseudo-islamique et lointainement hindous, mais aussi la gare la plus fréquentée d'Asie, avec 2,5 millions d'usagers par jour (merci lonely planet).

Du coup, on attend dans la waiting room de la gare une heure décente pour nous rendre à l'hôtel, dans le quartier du Fort. Nous découvrons l'ambiance de cette partie de Mumbai (Bombay), plus proche de nos villes occidentales, avec de grandes avenues, des trottoirs dignes de ce nom, des banques à chaque pâté de maison, de grands bâtiments coloniaux, double-deckers bus, et même des cadres en costume-cravate. Mais c'est toujours une expédition de traverser la rue, dans un concert de klaxons, les arbres sont tropicaux, les rues sont vite assez sales, avec une misère visible, de jolies guirlandes de fleurs blanches et orange ornent la devanture de certaines boutiques, alors oui, on est bien en Inde! bombay

Bon, on visite la cathédrale Saint Thomas, et c'est notre caution culturelle du jour, car aujourd'hui place au shopping!! C'est beau l'art, mais ça ne satisfait pas totalement certains besoins primaires... On est bien loin du jaïnisme! Nous flanons donc parmi les boutiques conseillées par nos guides, et ma foi, nous ressortons contentes de pouvoir nous mettre autre chose que nos T-Shirts décathlon, certes très pratiques mais peu esthétiques.

Ange vitré de la cathédraleIMG_4916.jpg

- page 1 de 2