Voyage en Inde

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Architecture, etc...

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mercredi 10 février 2010

Photos vrac, la suite

Des photos d'animaux divers et variés prises ces derniers jours...

S1.JPG une bestiole à Mahabalipuram

Perroquet Kancipuram Un perroquet à Kancipuram

S2.JPG des serpents (et un Visnu)

S4.JPG un éléphant

S3.JPG un autre éléphant, toujours à Mahabalipuram

Indian cancan Et le plus beau des éléphants, à Kancipuram, vous présentant l'Indian Cancan! (vous pouvez cliquer dessus pour le voir en grand)

mardi 9 février 2010

Le linga dans tous ses états!

Sa création

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Grand

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Petit

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Par centaines

Linga 09

Panthère et enguirlandé

Linga 08

Avec sa serviette

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Lumineux

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Vénéré

Linga 10

Protégé...

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lundi 8 février 2010

Eclaircissements bienvenus

Comme pour Ajanta et Ellora, nous avons acheté pour Mahabalipuram un petit guide fort précieux qui nous aide énormément pour mieux comprendre ce site pallava. Pour partager avec vous ces explications éclairées, voici quelques morceaux choisis - traduits de l'anglais.

Les pallava constituent une dynastie du sud de l'Inde régnant du III ème au IX ème si depuis leur capitale Kancipuram. Ils sont tournés vers la mer et diffusent l'hindouisme dans les îles, Mahabalipuram devant être un de leurs ports de prédilection. Quelques-uns des souverains les plus importants : Mahendravarman, Marasimhavarman I surnomme Mamalla (d'où Mamallapuram), Narasimhavarman II surnommé Rajasimha et sa reine Rangapataka, Nandivarman, etc.




L'entrée du temple du rivage est constituée d'un gopura dont les murs qui se prolongent mènent au padakshinapatha entre le temple et l'enceinte extérieure. Au-delà du mukha-mandapa se trouve le naos contenant le linga brisé devant une représentation de Somaskanda. Face au gopura se dresse un dhvaja-stambha, élément essentiel de ce type d'architecture. De l'autre côte du naos il y a une niche avec Visnu Seshasayi, un Somaskanda et les habituels dvarapala. Face au temple l'on voit un balipitha et le piédestal d'un dhvaja-stambha sur lequel étaient gravés un Siva Tripurantaka et le Dakshinamurti. Sur le mur extérieur l'on peut lire des inscriptions mentionnant Jalasayana alias kshatriyasimha-pallavesvara, Palligondaruliyadeva et Rajasimha-pallavesvara.

dimanche 7 février 2010

Coca chola

La dynastie chola règne dans les régions du sud de l'Inde, avec une période d'apogée du IX ème au XII ème si, car économie, politique et art sont florissants. Nous avons visité quelques spécimens de temples chola contemporain de notre Moyen-Age français - pour de plus amples informations sur cette époque, rendez-vous au musée de Cluny. Sans tous vous les décrire, voici ceux qui nous ont particulièrement marquées.

Les temples sont composés d'une enceinte souvent décorée de petits taureaux Nandi - la monture de Siva et donc un de ses attributs. On y accède par un gopura, c'est-à-dire une entrée surmontée d'une tour monumentale à différents registres croulant sous les statues de dieux multi-bras, de figurations d'architectures, de personnages hauts en couleurs. Selon la taille du sanctuaire, il peut y avoir un ou quatre gopura, orientés selon les points cardinaux.

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On débouche ensuite sur une esplanade avec le temple principal au centre parfois entouré d'un ou plusieurs petits sanctuaires annexes, tous bâtiments dont les toits sont à registres de taille décroissante représentant des architectures - souvenez-vous des cours de Zéphir! Dans certaines villes, les bâtiments arborent des couleurs très surprenantes de prime abord, d'autres fois la pierre est laissée nue. Passé le choc suscité par ces pigments très acryliques et plastiques - à la Viollet-le-Duc pour les églises médiévales -, n'oublions pas qu'à l'origine les architectures étaient peintes.

Commençons par le Big Temple de Tanjore. Pas de peinture, un ensemble monumental, un vimana - toit du sanctuaire - gigantesque, toute une architecture grouillante de reliefs extrêmement fins et décoratifs. Ou comment allier majesté grandiose et raffinement des détails.

Un autre type d'architecture se trouve à Kumbakonam et surtout Dharasuram. Prenons ce dernier exemple, le temple Aivaratesvara, de loin le plus beau. Le temple est posé sur un soubassement représentant un chariot, donc orné de quelques roues accompagnées de chevaux, ou d'éléphants montés ou non qui peuvent affronter des lions. Tout cela de très grandes dimensions.

Darasuram 02

Pour monter dans le temple, il faut emprunter des escaliers entièrement travaillés, les rampes ondulant comme des serpents, les marches ciselées de rosettes, de rinceaux perlés... Puis une salle à piliers. On pourrait écrire tout un livre rien qu'avec la description de ces piliers! Ceux donnant sur l'extérieur ont une base en forme de lion-éléphant cornu assis. Les autres sont gravés de bas en haut de personnages dansant ou se battant, en méplat qui s'anime avec le contraste de pénombre et de lumière.

Darasuram 03

Une nef assez large dirige le croyant vers le naos, puis l'espace se rétrécit de plus en plus, on arrive à un taureau Nandi paré de fleurs et de couleurs qui fait face à son maître. Siva est souvent représenté sous la forme du linga, c'est-à-dire le phallus, symbole du créateur de l'univers. Celui-ci est niché dans une salle exiguë et obscure à peine éclairée de petites bougies, tout auréolé d'encens, orné de guirlandes ou de pièces de tissu. Seuls les prêtres ont accès aàce lieu au plus près du divin.

Darasuram 04

A vos souhaits!

Les chaitya et vihara bouddhiques nous ont permis de réviser nos classiques : les cinq mudras de Buddha (dhyana, bhumisparsha, abhaya, vitarka et varada mudra), le bodhisattva Avalokitesvara parfois en padmapani, la divinité féminine Bhrukuti. Les temples jaïns nous ont fait découvrir le tirthankara Mahavira, Matange sur son éléphant et Siddhayika sous son arbre.

Mais ce sont les bâtiments sivaïtes où nous nous sommes le plus amusées à détailler Siva andakasuramardana, Ravana ébranlant de Kailasa, des avatars de Visnu tels que Krisna, Varaha ou Narasimha. Mais comment reconnaître Siva de Visnu? demanderez-vous. En Inde du sud, le premier porte un naga et le trishula, le second le chakra et le chankha. Une scène récurrente communément appelée Uma-Mahesvara-murti : Siva enlace son épouse Parvati, lui étant dans la position virasana. Leur caractère divin est rendu indéniable grâce au yajnopavita et au jatamukuta. Scène peut-être un peu moins fréquente que Siva nataraja, magnifique en nrityamurti avec le hasta gaja et la Ganga dans son jata.

Mais il existe d'autres divinités moins connues. Avez-vous déjà entendu parler de Durga dans sa forme de Mahishasuramardini? Elle parvient à tuer le demon-buffle grâce à ses nombreux bras armés du khadga, du shula, du bhetaka, de l'angbusha, du gada et du ghanta...

(Cécile, encore merci pour le bouquin que tu m'as prêté, il nous a été très utile!)

mardi 26 janvier 2010

Spéléologie religieuse

Soyons scolaires, claires et précises en hommage aux cours extrêmement carrés et compréhensibles de notre prof d'art indien à l'EDL, Thierry Zéphir pour ne pas le citer. Le site d'Ellora se compose de 34 grottes divisées en trois catégories correspondant à trois religions majeures: bouddhisme, hindouisme et jaïnisme.

Les grottes bouddhiques rappellent un peu parfois celles d'Ajanta, notamment l'une avec façade décorée, stupa et fausse charpente (et une accoustique profonde et veloutée). Nouveauté, des grottes jumelles à trois niveaux à la façade d'une austère sobriété (style barres de HLM) mais à la surprenante profusion décorative intérieure. Les autres ne nous laisseront pas un souvenir impérissable.

Contrairement aux grottes hindouistes. Bon, on vous épargne un nouveau commentaire extasié du Kailasa (même si on en a très envie...), sachez seulement que le Kailasa est le nom de la montagne de Siva. Mais deux ont particulièrement retenu notre attention. La n° 15 et ses deux niveaux parés de grands reliefs sivaites et visnuites dont la force est accentuée par les effets d'ombre et de lumière. Et la n° 29 et ses reliefs monumentaux où nous sommes écrasées par la puissance de la colère de Siva, la beauté plus que plantureuse de Parvati (à faire passer Pamela Anderson et la Cicciolina pour des planches à repasser...), le hiératisme quasi-égyptien des gardiens du naos.

Enfin les grottes jaïnes, presque des labyrinthes dans la mesure où certaines communiquent entre elles, surchargées d'un décor plus lourd, moins raffiné, mais n'en demeurant pas moins plaisantes. Bon, bien qu'étant à des milliers de km par écrans interposés, on peut deviner vos pensées d'ici: que diable est le jaïnisme?... Pour ce qu'on a pu en comprendre, c'est une religion cousine de l'hindouisme et du bouddhisme dont un personnage principal et divinisé est le tirthankara (sorte de leader) Mahavira. La pensée jaïne interdit les sacrifices d'animaux et considere que toute chose a une ame, meme l'inanime. Un des buts des ascetes est d'atteindre un tel détachement des choses matérielles qu'il annihile les notions de bien et de mal. Mais bon, ça doit être beaucoup plus compliqué que cela...

Cours n 1: Ajanta

La magnificence du site réside ente autre dans le fait que les monastères sont excavés, c'est-à-dire creusés dans la paroi de la falaise. Il y a 29 grottes toutes bouddhiques, des monastères (vihara) et des temples (chaytia) datés du II ème si av JC au VI ème si apr JC. Nous allons donc vous décrire ces grottes cm2 par cm2.

Mais non, ne vous enfuyez pas, c'est une blague! Simplement un aperçu de celles que nous avons préférées.

Grotte n° 1: on a bien dû y rester 1h, le temps de détailler et d'admirer ses extraordinaires peintures sur les murs et le plafond. Nos yeux finissent par s'habituer à l'obscurité ambiante et la finesse des traits, plutôt rouge foncé que noirs en réalité. On ne peut s'approcher des peintures pour leur préservation, mais qu'importe puisque nous avons des jumelles, indispensables pour apprécier le raffinement extrême des visages féminins, la maîtrise des modèles, les compositions imbriquées, et surtout la beauté exquise d'un jeune prince aux longs cheveux noirs ondulés (mais qui renonce aux choses matérielles pour l'ascèse...), et la sérénité rêveuse d'un bodhisattva à la peau diaphane.

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Grotte n° 19: c'est la façade la plus richement sculptée avec profusion de personnages déhanchés, rinceaux perlés, makara* crachant, nains grotesques, Buddhas méditant... Ca rappelle un peu un portail d'église gothique avec voussures, piédroits, linteaux et tout sauf qu'on ne peut apprécier pleinement le programme iconographique. Toutefois le plaisir des yeux est indéniable, surtout quand la lumière glisse sur la roche, créant des effets d'ombre, de contrastes qui animent les personnages. A l'intérieur, un stupa* au bout d'une courte nef dont la voûte reprend le motif d'une charpente en bois (mais là en pierre, vous l'aurez compris). Les détails des chapitaux et triforium sont exquis, l'ambiance intime et sereine.

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Grotte n° 22: rien d'extraordinaire sauf qu'elle est en hauteur, un peu en retrait, donc un refuge idéal pour manger avec une vue imprenable sur le site tout en ayant un semblant de tranquillité.

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Grotte n° 26: une façade similaire à la n° 19 en un peu moins chargé et plus monumental. Un stupa là aussi et le déambulatoire qui en fait le tour est entièrement décoré de reliefs gigantesques dont l'épisode de l'assaut de Mara* et un grand Buddha couché qui s'endort pour atteindre le nirvana. Son visage doux est d'une sérénité contagieuse.

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