Voyage en Inde

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Jour après jour

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mardi 26 janvier 2010

Fête Nationale

Aujourd'hui 26 janvier, c'est relâche. Nous restons à Aurangabad, et consacrons plus de temps au shopping qu'aux visites culturelles. Nous allons quand même au Bibi Qa Makbara, surnommé le Taj Mahal du pauvre, et c'est vrai qu'il est un peu décrépit. Puis nous flanons dans une rue marchande à la recherche de vêtements un peu plus seyants que les nôtres, mais apparemment le mieux est d'acheter du tissu et de se les faire fabriquer par un tailleur. Donc on rentre broucouille, comme on dit par chez nous. Enfin, si on passe sous silence l'atelier de himroo, mais ça c'est une visite culturelle.

Mais aujourd'hui 26 janvier, c'est aussi la fête nationale en Inde, apparemment il y a des manifestations à Delhi. A Aurangabad, on a l'impression qu'il y a plus de monde dans les rues. Comme nous sommes un peu désoeuvrées, nous décidons de nous installer tranquillement dans un parc pour bouquiner un peu à l'ombre. Ha ha! A défaut d'éléphant blanc, voici deux oies blanches... Christine, les milliards de gens de Versailles ne sont rien comparés au réel milliard d'Indiens un jour de fête dans un parc. Nous nous sentons mal à l'aise, emmerdées par des gosses, alors nous nous retranchons dans notre cybercafé favori. Au frais, au calme, enfin seules, sans musique!!! D'où notre prolixité du jour... En attendant le train de nuit qui nous emmènera à Mumbai.

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Première semaine.

Arrivées à la fin de la première semaine, quelles impressions dominantes?

Peut-être d'abord les rencontres, au resto, dans les trains, sur les sites. Parfois désagréables, le plus souvent on ne regrette vraiment pas. Les gens semblent très ouverts, accueillants, curieux. L'émerveillement absolu devant les sites d'Ajanta et d'Ellora. C'est d'une beauté époustouflante, on a rarement vu des sites qui font une telle impression. On échappe au syndrome de Stendhal, mais de peu. Les transports, riches en émotion. On a testé l'avion, le train, le rickshaw, le bus, la jeep (très) collective, le taxi. Reste le char à boeufs... La nourriture, les épices surtout. C'est bon, mais ça pique, on ne supporte pas toujours bien, surtout Anne-Lise qui n'en finit pas son assiette, c'est dire! (Je vous dis pas la frustration) Mais on n'a pas été malades jusque-là, c'est déjà bien!

Bref, jusque-là, ça va bien!

Voir Ellora et mourir...

Enfin, façon de parler bien sûr! Le Kailasa d'Ellora c'est un peu le déclencheur esthétique de ce voyage, lorsque nous avons découvert ce temple en cliché à l'Ecole du Louvre (EDL pour les intimes). Et maintenant, nous nous apprêtons à nous y rendre pour de vrai...

D'Aurangabad il faut un peu moins d'1h pour y aller en bus local, et l'avantage par rapport à Ajanta, c'est qu'on descend à l'entrée réelle du site. On décide de consacrer 3 jours à la visite, dont une nuit sur place.

La géographie est bien différente d'Ajanta. Une grille, un parking, une pelouse et on débouche sur le Kailasa, le temple le plus connu du site et véritable bijou. Mais les 34 grottes s'étendent sur environ 2 km de falaise tapissée d'une végétation aride et pleine de vie dans laquelle nous empruntons des chemins de traverse pour éviter la route.

Ellora 01

Là encore que de merveilles sculptées, avec des styles qui différents d'Ajanta, et nous nous promenons avec grand plaisir des grottes jaïnes aux bouddhiques en passant par les hindouistes, sans se laisser distraire ni par le soleil qui cogne, ni par les gens qui veulent notre photo.

Mais le point d'orgue de cette étape est le Kailasa, un temple entièrement creusé dans un pan de la falaise, une architecture cyclopéene et monolithique qu'il a fallu mettre en forme en dégageant des volumes inimaginables de roche. La masse du temple est enchâssée dans un écrin formé par la falaise sur trois côtés et un mur de façade sur le quatrième. Une cour avec galerie permet de tourner autour et d'admirer les très réalistes éléphants de sa base monumentale. Deux autres grands éléphants émergent du sol à ses côtés, au pied de deux colonnes. Le tout toujours sculpté dans un seul bloc, celui de la montagne, aucune roche n'a été amenée pour bâtir cela.

Ellora 02

Ellora 03

Pour ne pas simplifier les choses, l'architecture est extrêmement complexe, avec porches, étages, ponts, multitude de salles, saint des saints, sanctuaires sur toit terrasse... Quant au décor, le temple croule littéralement sous les rinceaux, les soldats combattant, les divinités et leurs avatars, les couples enlacés, les créatures fantastiques, les représentations d'architectures... Parfois quelques restes de stuc et de peinture permettent d'imaginer sa splendeur lumineuse passée. Et la toiture même n'est pas negligee, un chemin au sommet de la falaise permet d'admirer les lions rugissant et les taureaux qui le coiffent.

Ellora 04

Pardonnez cette envolee lyrique sur le Kailasa, mais nous y avons passe deux après-midi et nous y serions bien restées davantage tellement nous avons été happées par sa magnificence exceptionnelle. Un lieu où le génie et la folie des hommes s'expriment pour honorer le divin et le pouvoir. Magique, unique. Inoubliable.

samedi 23 janvier 2010

Les merveilles d'Ajanta

Comme nous sommes d'intrépides aventurières, nous décidons de prendre un bus local depuis Aurangabad pour aller à Ajanta, à l'encontre de la proposition du monsieur de l'agence à côté de l'hôtel de nous emmener en taxi (au moins dix fois plus cher certainement...) Nous parvenons à monter dans le bon bus du premier coup bien que rien ne soit écrit en anglais. Et c'est parti pour 2h de route très "bumpy", au rythme des klaxons qui tiennent lieu de clignotant, et nous avons tout le loisir d'admirer les paysages de cultures, les jeux des enfants dans les cours d'école et les vaches qui créent des embouteillages. Le trajet nous paraît bien court après tout ce que nous avons déjà subi...

Nous n'avons pas réservé d'hôtel et pourtant nous comptons bien dormir sur place, nous en choisissons un à Fardapur, à 2km du site d'accès aux grottes (carrefour en T), et une fois la chambre prise et négociée, à nous les grottes! Là, nous payons chacune successivement 7 Rs d'entrée touristique, 7 Rs de bus qui emmène au pied des grottes à 4km de là (+ 7Rs le retour), puis 250 Rs d'entrée veritable aux grottes (contre 10 Rs pour les Indiens). Mais à aucun moment nous ne regrettons ces tarifs répétés trois fois puisque nous restons trois jours.

Le site nous laisse pantoises. Imaginez le lit d'une rivière en fer-à-cheval, avec une petite montagne dans le creux et une falaise en face dont la paroi est creusée d'une succession de cavités artificielles constituant sanctuaires et monastères dont les entrées sont décorées qui de colonnes, qui de façades croulant sous les reliefs les plus raffinés les uns que les autres. La montagne offre un panorama à 180° de cette verticalité minérale égayée par le cortège bigarré des visiteurs indiens qui s'égrènent comme des gouttes de couleur en mouvement.

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Lorsque nous arrivons, le soleil est tombant et une partie du site est déjà dans l'ombre. Mais l'ensemble baigne dans la lumière matinale nous apparaît démultiplié. C'est immensément beau malgré la chaleur et quelques petits désagréments (que nous décrivons dans un autre billet). Nous vous épargnons le détail des grottes, mais nous comptons bien développer un peu pour les plus acharnés...

Nous sommes absolument conquises par ce premier site absolument époustouflant.

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mercredi 20 janvier 2010

Aurangabad enfin!

Après cette épreuve du train, nous arrivons à Aurangabad et là, émerveillées et incrédules nous découvrons... le taxi prévu qui nous attend bien, l'hôtel à côté, les formaliteés ultra-rapides, la chambre confortable, avec de vrais lits, sans co-locataire indésirable, des toilettes à l'occidentale (autrement, c'est à la turque), un petit-déjeuner pour le lendemain... Là, c'est le luxe!!!!

Secunderabad

Et c'est parti pour notre première expérience en train couchette indien! (pour de plus amples informations sur le sujet, voir le billet correspondant). En gros, on a plutôt apprécié, et nous voici (pas) fraîches et (peu) disposes à Secunderabad, noeud ferroviaire important du pays. Là on joue les exploratrices sans peur et sans reproche et on fait le tour d'un gros pâté de bâtiments (la plupart, des boutiques de fringues kitchouilles). On se découvre téméraires en s'engageant dans une ruelle perpendiculaire, puis dans une cour, et là... notre premier temple hindou apparaît devant nos yeux émerveillés et candides! Bon, d'accord, il est tout petit et l'adolescent qui le surveille est mutique (heureusement qu'on sait que le hochement de tête desur le côté est oui et pas non, sinon il n'y aurait pas de photos...), mais une jeune fille vient à notre rencontre et nous discutons un peu.

Puis on saute à nouveau dans un train direction Aurangabad pour 10h de route contrastées... (cf billet).

Voyage voyage

Bon, si on résume le voyage, malgré 2h de retard, l'avion et le vol ont été agréables, les formalités à l'aéroport ont été rapides et les bagages étaient au rendez-vous. Le premier challenge est d'attraper un taxi prépayé à 3h du matin dans la moiteur nocturne, parmi la foule bigarrée. Le deuxième est de trouver l'hôtel dans une ruelle obscure et glauque encombrée d'enseignes. Notre hôtel étant fermé, on en choisit un autre, et si la réception est ouverte, on ne peut pas en dire autant des yeux du réceptionniste qui s'endort littéralement sur nos passeports. Pour le luxe, on repassera, et on découvre un co-locataire fort charmant (on essaiera de vous mettre une photo).

On quitte bien vite cet hôtel oubliable le lendemain et en pleine journée la rue ne nous semble plus si glauque, au contraire, elle est pleine d'animatiom, les cris des chauffeurs de rickshaws, les motos, les couleurs des saris... On prend un déjeuner peu épicé (ouf!) et on décide de se rendre à la gare centrale en bus. Si nous avions su dans quelle aventure nous nous embarquions... nous y serions allées malgré tout! On monte un peu au hasard chargées comme des mules, on demande au contrôleur si le bus va à la gare, il confirme. Des dames insistent pour qu'on s'assoie, et on admire leurs vêtements colorés, leurs oreilles chargées de bijoux, on regarde défiler la ville par la fenêtre... et on se dit que la gare est plus loin que ce qu'on avait estimé d'après le plan. Après avoir demandé trois fois au contrôleur, on lui montre le-dit plan qu'il passe à des passagers et tous tombent d'accord pour dire qu'on n'est pas dans le bon bus. Alors quelques passagers nous indiquent la bonne direction, nous font descendre au bon arrêt, nous montrent un autre bus (et le bon cette fois-ci!). Bref, spontanément 4/5 passagers nous ont aidées avec beaucoup de gentillesse et de bienveillance.

Gentillesse et bienveillance qui dominent cette première journée puisque outre cet élan de solidarité, on a discuté avec un couple dans une salle d'attente, deux dames au déjeuner et deux écolières qui nous ont prises en photo. De bons augures pour la suite!

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