Récapitulons : depuis que nous sommes dans le Tamil Nadu, nous avons visité un certain nombre de temples : Madurai, deux à Trichy, le Big Temple de Tanjore, trois temples à Kumbakonam, Darasuram, Chidambaram... Cela nous permet un début d'étude comparative, non sur l'architecture, nous n'avons pas assez potassé pour cela, mais sur l'accueil réservé aux visiteurs étrangers. Toutes les configurations sont possibles, et même plus.

A Madurai, le temple forme un complexe gigantesque, une véritable ville. Les touristes y sont noyés dans la masse des pèlerins. C'est un peu comme si on n'était pas là. Sauf qu'on nous fait payer l'entrée et le droit de prendre des photos, tout en nous interdisant l'accès aux parties les plus intéressantes (le sanctuaire) On se sent mi-toléré, mi-exploité.

A Trichy, le Rock Fort est plus un site touristique qu'un temple, même les hindous semblent y monter surtout pour la vue. Pas de problème donc, du moment qu'on se déchausse.

Au Grand Temple, impression un peu différente. Dans certains petits sanctuaires, nous sommes chassées comme des malpropres quand on essaie d'entrer. On y rencontre néanmoins un prêtre très sympathique qui pose pour Anne-Lise. L'impression générale reste tout de même peu accueillante.

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A Tanjore, c'est très différent. Entrée gratuite, endroit moins grouillant, et on se mêle tranquillement à la file des fidèles pour voir le lingam, dans la plus parfaite indifférence.

A Kumbakonam, encore de nouvelles configurations. Dans le premier temple que nous visitons, un homme à l'entrée nous indique gentiment qu'il faut nous déchausser. A l'intérieur, nous hésitons à l'entrée du sanctuaire. Un jeune prêtre s'avance alors, et nous salue d'un "Welcome" tout en désignant le sanctuaire. Nous entrons donc, et nous pouvons y passer tout le temps que nous voulons. Alors que nous allions revenir sur nos pas, le prêtre nous indique en souriant qu'il faut sortir par l'autre côté, ce que nous faisons, avant d'admirer les sculptures extérieures sous l'oeil bienveillant d'un autre prêtre. Bref, nous nous sommes senties les bienvenues. D'autant plus que les quelques fidèles se sont montrés tres accueillants, bien que toujours un peu curieux. Bref, nous sortons le sourire aux lèvres.

Cela ne dure pas hélas, nous visitons ensuite le temple de Visnu et le contraste est brutal. Beau temple également, bien que plus sombre. Là, les prêtres s'empressent autour du gogo potentiel : on nous réclame une contribution à l'entrée, puis un prêtre vient nous mendier un stylo. Devant un petit sanctuaire, on nous fait de grands gestes pour nous convaincre d'entrer et on essaie de nous refiler de la poudre rouge à se mettre sur le front pour faire semblant... Même cinéma dans le sanctuaire principal, où est étendue une belle statue de Visnu endormi. Devant un groupe d'Occidentaux qui se comportent comme à Disneyland, un prêtre fait deux trois gestes rituels tandis qu'un autre psalmodie sans conviction tout en regardant les touristes. L'impression qui s'en dégage est assez mercantile, une sorte de célébration factice et malsaine. On ressort donc assez vite pour fuir cette ambiance oppressante. On n'a pas pu apprécier l'architecture à sa juste valeur, malgré son intérêt.

Le dernier temple de Kumbakonam que nous visitons ne laisse pas vraiment de souvenirs, ni bon ni mauvais. Nous visitons tranquillement, dans l'indifférence générale.

Le lendemain, Darasuram. Deux temples, Shiva et Parvati, à proximité de Kumbakonam. Dans le petit temple de Parvati, un jeune prêtre, souriant, nous explique deux ou trois choses, propose de nous faire participer à un rituel, ce qu'on décline, et nous autorise à prendre des photos du sanctuaire. Anne-Lise finit par lui tirer le portrait, il en semble ravi et demande qu'on lui envoie les photos.

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L'apèes-midi, nouveau contraste à Chidambaram. (vous a-t-on déjà dit qu'on n'a pas aimé la ville?) Le temple est une usine à touristes, une nuée de prêtres tentent d'extorquer qui des roupies, qui des euros, qui des stylos.

Bref, impossible de tirer le bilan de tout ça, tant les situations sont variées. On tâchera donc de n'en retenir que le meilleur!