La dynastie chola règne dans les régions du sud de l'Inde, avec une période d'apogée du IX ème au XII ème si, car économie, politique et art sont florissants. Nous avons visité quelques spécimens de temples chola contemporain de notre Moyen-Age français - pour de plus amples informations sur cette époque, rendez-vous au musée de Cluny. Sans tous vous les décrire, voici ceux qui nous ont particulièrement marquées.

Les temples sont composés d'une enceinte souvent décorée de petits taureaux Nandi - la monture de Siva et donc un de ses attributs. On y accède par un gopura, c'est-à-dire une entrée surmontée d'une tour monumentale à différents registres croulant sous les statues de dieux multi-bras, de figurations d'architectures, de personnages hauts en couleurs. Selon la taille du sanctuaire, il peut y avoir un ou quatre gopura, orientés selon les points cardinaux.

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On débouche ensuite sur une esplanade avec le temple principal au centre parfois entouré d'un ou plusieurs petits sanctuaires annexes, tous bâtiments dont les toits sont à registres de taille décroissante représentant des architectures - souvenez-vous des cours de Zéphir! Dans certaines villes, les bâtiments arborent des couleurs très surprenantes de prime abord, d'autres fois la pierre est laissée nue. Passé le choc suscité par ces pigments très acryliques et plastiques - à la Viollet-le-Duc pour les églises médiévales -, n'oublions pas qu'à l'origine les architectures étaient peintes.

Commençons par le Big Temple de Tanjore. Pas de peinture, un ensemble monumental, un vimana - toit du sanctuaire - gigantesque, toute une architecture grouillante de reliefs extrêmement fins et décoratifs. Ou comment allier majesté grandiose et raffinement des détails.

Un autre type d'architecture se trouve à Kumbakonam et surtout Dharasuram. Prenons ce dernier exemple, le temple Aivaratesvara, de loin le plus beau. Le temple est posé sur un soubassement représentant un chariot, donc orné de quelques roues accompagnées de chevaux, ou d'éléphants montés ou non qui peuvent affronter des lions. Tout cela de très grandes dimensions.

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Pour monter dans le temple, il faut emprunter des escaliers entièrement travaillés, les rampes ondulant comme des serpents, les marches ciselées de rosettes, de rinceaux perlés... Puis une salle à piliers. On pourrait écrire tout un livre rien qu'avec la description de ces piliers! Ceux donnant sur l'extérieur ont une base en forme de lion-éléphant cornu assis. Les autres sont gravés de bas en haut de personnages dansant ou se battant, en méplat qui s'anime avec le contraste de pénombre et de lumière.

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Une nef assez large dirige le croyant vers le naos, puis l'espace se rétrécit de plus en plus, on arrive à un taureau Nandi paré de fleurs et de couleurs qui fait face à son maître. Siva est souvent représenté sous la forme du linga, c'est-à-dire le phallus, symbole du créateur de l'univers. Celui-ci est niché dans une salle exiguë et obscure à peine éclairée de petites bougies, tout auréolé d'encens, orné de guirlandes ou de pièces de tissu. Seuls les prêtres ont accès aàce lieu au plus près du divin.

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