Voyage en Inde

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mercredi 17 février 2010

Mille mercis !!!

à tous ceux qui ont permis que ce voyage se passe aussi bien.

  • à Saradha, contactée grâce à Viviane, qui nous a conseillé l'agence de voyage
  • à Sathya de l'agence pour ses conseils
  • à Thierry Zéphir pour ses cours
  • à nos parents qui nous ont autorisées à partir (enfin presque!)
  • à Cécile pour ses bouquins et les DVD
  • aux collègues Indiens de Cluny
  • aux soeurs de la Croix à Annecy, particulièrement à Elizabeth
  • à Marie-Christine pour ses idées de parcours
  • à Pauline qui a gardé les clefs et sauvé les plantes d'une mort certaine
  • à Jérémy pour les clefs et les conseils photos
  • au dentiste pour les clefs
  • à Mémé qui a gardé la petite plante
  • aux parents et grands-parents pour le soutien financier et matériel
  • au Père Noël pour l'appareil photo
  • à tous ceux qui sont allés en Inde un jour et qui nous ont conforté dans l'idée d'y aller
  • à ceux qui ne sont pas venus partager la tartiflette ce fameux soir, nous obligeant à finir la bouteille, facteur déclenchant parmi d'autres
  • à nos médecins pour les conseils et les médicaments
  • à la dame en rouge qui nous a fait rire dans l'avion à l'aller
  • aux techniciens qui ont réparé le réacteur, nous permettant d'arriver à bon (aéro)port
  • au gars qui nous a trouvé le taxi à l'aéroport, même si on n'a pas pu lui donner le pourboire qu'il attendait
  • au couple âgé, les premières personnes à nous parler et à nous souhaiter la bienvenue à Madras
  • aux deux dames qui nous ont fait goûter leur repas
  • à tous les gens du bus qui se sont mis en quatre pour nous indiquer comment retrouver la gare
  • à et , les premières à oser nous prendre en photo
  • aux gars du compartiment qui nous ont commandé à manger dans le train de nuit
  • aux deux dames qui nous ont donné à manger dans le train pour Aurangabad
  • aux petits jeunes qui nous ont cassé les oreilles avec tellement d'entrain
  • à M. Ashoka, qui a tenté de nous vendre un trajet en taxi à Aurangabad, tous les matins au petit déj, avec persévérance et bonne humeur
  • au gardien qui nous a fait faire le tour du stupa de la grotte n°19
  • à Sanjay
  • au monsieur qui nous a prises en photo devant le Kailasa
  • à celui qui a enguirlandé les monstrueux gamins qui nous harcelaient dans le parc
  • à notre voisin de table qui a tenté de nous expliquer comment manger avec les mains
  • à celui qui nous a aidées à trouver notre place dans le train de nuit
  • à la vendeuse de la boutique d'artisanat, pour son sourire et son accueil
  • à l'Ideal Corner qui nous a fait découvrir le jus d'ananas, le vrai qui ne rend pas malade
  • à tous les chauffeurs de rickshaws, bus, taxi, qui ont évité les accidents quand on était à bord
  • à tous ceux qui nous ont aidées à traverser la rue, à leur insu
  • au vendeur de la boutique d'artisanat qui nous a fait monter sur le toit pour voir le temple de Madurai, et n'a pas insisté pour qu'on achète
  • à l'hôtel de Madurai, pour la soirée bière-pâte sur le toit terrasse
  • à la famille de pèlerins qui a demandé qu'on les prenne en photo à Madurai
  • au petit tailleur qui nous a arnaquées, mais si gentiment
  • au chauffeur de rickshaw qui nous a amenées jusqu'à la porte des soeurs, malgré l'adresse imprécise
  • aux soeurs de Trichy pour leur accueil
  • à Vincy
  • au gentil prêtre du temple pour sa tolérance envers les non hindous
  • à l'Américain du déjeûner
  • aux jeunes français croisés au Rock Fort, pour les quelques mots échangés dans la langue de Molière
  • à l'Indien de Pondichéry croisé à Trichy pour son invitation à visiter sa paroisse
  • aux dames du foyer du centre de la croix pour leurs sourires
  • au voisin de chambre de Tanjore, pour avoir baissé le son malgré l'incongruité de notre demande
  • au muséographe de Tanjore pour nos fou-rire
  • à la petite fille aux chaussures couinantes, pour l'atmosphère recueillie créée dans le musée
  • aux éléphants pour leurs bénédictions
  • au jeune prêtre de Kumbakonam qui nous a invitées à entrer dans le sanctuaire
  • à la famille qui nous a photographiées avec une candide indiscrétion si touchante
  • à la dame qui nous a expliqué le menu du petit-déj
  • à tous les gens qui nous ont spontanément indiqué le chemin, avant même qu'on n'ait demandé
  • au fidèle du temple de Darasuram qui nous a accueillies et nous a offert sa guirlande de fleurs
  • aux jeunes prêtres du même temple, pour leur autorisation de prendre des photos et pour leur gentillesse
  • à l'Américain voleur de photos croisé à Chidambaram, rayon de soleil dans une journée pourrie
  • au temple de Chidambaram pour son Shiva à pantalon tigré
  • aux Français qui ont fondé le comptoir de Pondichéry
  • à la masseuse
  • aux restaurants de Pondichéry, pour la cuisine
  • à toutes les boutiques de Pondichéry pour avoir délesté nos porte-monnaie de si agréable manière
  • au rivage, pour la vue sur la mer
  • à la femme de ménage du musée, pour sa conscience professionnelle
  • à l'auteur de la chronologie comparée, d'Adam et Eve à Mitterrand, pour la profonde perplexité dans laquelle il nous a plongées
  • à tous ceux qui nous ont confirmés que la seule image de Sarko à l'étranger, c'est son nombre de femmes
  • au muséographe pour le fond étoilé derrière le Nataraja
  • au chauffeur de bus cinéphile qui nous a fait découvrir la comédie beauf bollywoodienne
  • aux Français qui nous ont indiqué comment trouver Mahabalipuram quand nous étions égarées sur la nationale
  • au resto le Yogi, pour son service décontracté, et au jeune couple qui a partagé notre longue attente
  • au resto le Nautilus, pour le dessert après le plat au Yogi
  • aux souverains qui ont commandité tous les sites
  • aux artistes géniaux
  • à l'Archéological Survey of India pour la qualité de ses brochures
  • au resto d'Ajanta qui cuisinait réellement sans épices
  • à la toute petite fille de la librairie pour son amour précoce des livres
  • au chef de la gare routière de Mahabalipuram, seul dans le tamil Nadu à afficher les horaires de bus, à notre connaissance
  • au gentil monsieur qui propose le café au lit à 6h du mat
  • au prêtre francophone de Kancipuram, qui nous a expliqué tant de choses
  • aux propriétaires de vaches qui ralentissent leur attelage pour la photo
  • aux joueurs de trompette qui ont attiré notre attention sur la procession
  • aux soeurs de Chennai pour leur accueil, leurs bénédictions, leurs chapelets et les Babybel
  • à Andrew
  • à son ami, chauffeur plus ou moins consentant
  • à l'inventeur du concept de waiting room dans les gares
  • à xxx, réalisateur de ce merveilleux film
  • aux indiennes qui portent des fleurs dans les cheveux et embaument sur leur passage
  • à tous ceux qui nous ont souri juste parce qu'ils nous ont croisées
  • à l'inventeur du Kashmiri Pulao, découverte culinaire du voyage
  • aux auteurs et traducteurs du Ramayana et de Mahabharata, épopées qui ont bercé notre voyage
  • à ceux qui nous ont accordé nos congés, et aux collègues qui en ont supporté les conséquences
  • aux guides du Routard et Lonely Planet, pour les adresses d'hôtels, de resto, de boutiques...
  • à la compagnie d'aviation qui nous a livré nos sacs à domicile
  • à tous ceux qui par leur gentillesse et leur accueil ont fait de ce voyage une si belle expérience
  • à nous deux, pour nous être supportées réciproquement
  • à vous tous, lecteurs de ce blog, commentateurs ou non, qui nous avez accompagnées par la pensée

pour ceux qui ont compté, ça ne fait que 100, on sait bien! Mais l'intention y est

dimanche 14 février 2010

Monsieur cinéma

De retour à Chennai, nous continuons nos visites de musées, avec des collections très intéressantes de statues de pierre et de bronze, des animaux naturalisés, de la géologie et une partie pour enfants avec des poupées présentant les différents pays. Une organisation ingénieuse des objets, des efforts de pédagogie, et aussi des couches de poussière impressionnantes et une conservation préventive rare...

Ca, c'est comment les Indiens voient le paléolithique et l'inévitable chasse au mammouth...

Chennai 01

Enfin c'est le moment de rencontrer Andrew, le frère d'Elizabeth d'Annecy. Elle lui a demandé de nous servir de guide pour les deux jours à venir et il a très gentiment accepté, accompagné d'un ami qui possède une voiture. Ils nous conduisent donc dans différents coins de la ville, un centre commercial style mall américain, la basilique où est enterré saint Thomas, le parc Guidy et ses animaux en cage, la plage. Nous avons pas mal discuté et confronté nos points de vue sur les sociétés indienne et française, ce furent des échanges très instructifs. Mais surtout, il nous emmène au cinéma. Imaginez, voir un film tamoul en tamoul dans une salle de ciné tamoule remplie de Tamouls! Là on est loin des circuits touristiques et au plus près de la vie quotidienne des Indiens!

Un terrible gavial!

Chennai 02

Alors bon, Andrew admet lui-même que c'est un navet, mais ô combien jouissif!! Première surprise: pas mal de scènes se déroulent... à Annecy et Paris! Avec quelques mots en français lancés de-ci de-là. Andrew est un tout jeune réalisateur de film et il nous explique quelques codes des films tamouls. Ce sont des romances ou des films d'action - c'est le cas pour celui-ci. Il doit toujours y avoir un entracte pour permettre aux spectateurs de souffler pendant les 3h de projection. Et surtout, éléments indispensables, les chansons chorégraphiées (en moyenne 5), même si elles tombent comme des cheveux sur la soupe sans lien avec l'intrigue. C'est presque le plus intéressant du flim! Le héros se colle à la jeune cruche de l'histoire qui se trémousse en mini-jupe et demi-soutif dans des décors psychédéliques genre générique de James Bond, avec couleurs acidulées, effets visuels et changements de costume fréquents. J'adore!!

Le héros en question a la classe mafieuse, barbe de trois jours, anneaux aux oreilles, coiffure en crête de coq typique des ados d'aujourd'hui, un visage ténébreux imperturbable avec les méchants, et des yeux de chien battu face à une trahison familiale. Steven Seagal et Vin Diesel n'ont qu'à bien se tenir! Malgré sa stature un peu lourdeaude, il envoie ses ennemis au tapis sans effort, fussent-ils d'agiles Chinois maîtres en arts martiaux. Bien sûr vous devez vous figurer les effets sonores métalliques à chaque coup, les ralentis répétés ou au contraire des accélérations de l'image pour donner l'impression de vitesse... On vous passe des détails de l'histoire mais on a quand même réussi à suivre malgré la langue. C'est dire la complexité du sujet... Une expérience inoubliable!

Côté romance, Andrew nous a présenté dans son studio la bande-annonce et deux chansons de son film Leelai. Nous avons été touchées de cette marque de confiance car son film ne sortira que plus tard, et nous espérons bien avoir l'occasion de le voir en entier, pour pouvoir découvrir d'autres codes cinématographiques un peu différents des nôtres - les baisers par exemple, ils sont inconcevables dans le cinéma indien. Nous lui souhaitons bonne chance pour la suite et une longue carrière pleine de succès! Et pour tout vous dire, on n'aurait pas rechigné à rencontrer le héros de son film, bien plus séduisant que l'autre...

vendredi 12 février 2010

Heureuses, qui, comme Ulysse

ont fait un beau voyage.

Nous sommes arrivées, fatiguées, mais entières! Nous profitons meme du service de livraison à domicile des bagages, vu qu'ils sont restés en chemin à Bruxelles. Le sac d'Anne-Lise arrive demain à Puteaux, celui de Sarah lundi à Annecy. C'est tellement plus pratique pour le RER. Comme c'est de loin le pire desagrément qu'on ait eu en presque un mois, on peut s'estimer heureuses!

On a fêté le retour par un bon repas (confit de canard sans épices), et on commence à charger les photos, du moins celles qui ne sont pas restées à Bruxelles. Si on a récupéré quelques neurones d'ici demain, on vous en mettra peut-être quelques extraits.

jeudi 11 février 2010

Ce n'est qu'un au revoir...

Nous partons dans quelques heures, dernier billet depuis l'Inde. Les dernières journées ont été riches en événements, grâce à Andrew et aux soeurs de la croix, restez avec nous pour tout savoir...

Rendez-vous vendredi soir, heure francaise..

mercredi 10 février 2010

Comment traumatiser une Occidentale en 5 leçons

1. Démarrer quand le feu passe au rouge.

2. Pour deux hommes, se tenir amicalement par la main ou par la taille dans la rue.

3. Etre pieds nus et en short, mais avec une cagoule, parce qu'il fait froid.

4. Faire payer le ticket de bus*

5. Porter une attention normale aux activités de son entourage : se masser à 5 autour de l'Occidentale qui essaie de téléphoner, pour tenter d'entendre la conversation, ou au moins lire le numéro du destinataire.

5 bis. Porter une attention normale aux activités de son entourage : pour un serveur, se mettre derrière la cliente pour regarder ses photos en même temps qu'elle. Manifester son approbation par sourires et hochements de tête pour les plus réussies.

  • Ca n'a l'air de rien comme ca. Sauf quand on est cramponnée par une main et un pied à la porte du bus, ouverte sinon tout le mode ne tient pas, et qu'il faut extraire 10 roupies de sa poche, pour les donner à son voisin qui les fait passer au contrôleur à l'autre bout du bus, et récuperer les tickets et la monnaie par les mêmes moyens, puis les remettre dans sa poche. Le tout sans se lâcher, bien sûr, et comprimée de tous les côtes par les voisins. (rassurez- vous, on a pu s'asseoir ensuite)

bon, ce n'est pas réellement traumatisant, mais la première fois ça surprend un peu quand même, on n'a pas les mêmes repères...

Les murs de poussière

On ne s'ennuie pas dans les rues indiennes, il y a toujours des choses qui décorent les murs, du plus mauvais goût au plus surprenant... Je vous laisse seuls juges!

murs 14

Des affiches de films...

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... qui nourrissent les chèvres!

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Soleil...

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... et inscriptions radioactifs!

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A la gloire des puissants du pays

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Imaginez ce que ca donnerait avec nos chers politiciens...

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Photos vrac, la suite

Des photos d'animaux divers et variés prises ces derniers jours...

S1.JPG une bestiole à Mahabalipuram

Perroquet Kancipuram Un perroquet à Kancipuram

S2.JPG des serpents (et un Visnu)

S4.JPG un éléphant

S3.JPG un autre éléphant, toujours à Mahabalipuram

Indian cancan Et le plus beau des éléphants, à Kancipuram, vous présentant l'Indian Cancan! (vous pouvez cliquer dessus pour le voir en grand)

mardi 9 février 2010

Comment traumatiser un Indien en 5 leçons

  1. Lui expliquer qu'on est parties sans l'autorisation de nos parents
  2. Lui faire comprendre que c'est gentil de vouloir nous aider, mais qu'on préfèrerait qu'il ne reste pas derrière nous quand on tape notre code au distributeur de billets
  3. Commander à manger et déguster à la cuiller dans le plat, et pas à la main dans la feuille de banane, et sans ajouter les épices (très efficace avec les serveurs débutants)
  4. Entrer dans un temple avec les chaussures dans le sac a dos
  5. Demander à baisser le son

'' Il y en a sûrement d'autres, mais ça, on a testé pour vous, ça marche!!!''

Demain, comment traumatiser une Occidentale en Inde en 5 leçons....

Le linga dans tous ses états!

Sa création

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Grand

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Petit

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Par centaines

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Panthère et enguirlandé

Linga 08

Avec sa serviette

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Lumineux

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Vénéré

Linga 10

Protégé...

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Retour à la case depart

Pour pallier aux désagrments du service d'étage très matinal, nous avons fixé sur notre porte un papier "no coffee". Et ça a marché! Meme si on a quand même entendu les coups frappés aux autres portes... Le programme une fois de plus n'a pas été très chargé : un train de banlieue pour Chennai, on s'installe au centre social des Holy Cross sisters - encore elles! - et nous nous posons dans un café près des musées.

C'est assez rigolo de revenir à l'endroit où nous avons débuté notre voyage, la gare d'Egmore de Chennai. Nous avons déjeuné dans le même resto qu'il y a trois semaines, avons traversé la même avenue, avons affronté les mêmes rick-shaws. Mais maintenant nous sommes plus accoutumées et tout paraît plus simple! C'est que nous en avons vu, des choses, depuis le temps.

Une fois n'est pas coutume, les gens anticipent nos demandes. Un peu perdues sur le chemin de la gare de Kancipuram, un monsieur nous remet dans le droit chemin. Assises dans le bus à Chennai, une dame s'inquiète de savoir où nous allons et 2/3 passagers s'associent pour nous indiquer le bon arrêt - alors que là nous avons été mises dans le bus par un monsieur du centre social et que le conducteur connaissait notre destination. On ne se lasse pas de ces gentillesses!

lundi 8 février 2010

Le petit blog illustré

Ca y est, on commence à bien savoir mettre des photos sur le blog! Alors n'hésitez pas à refaire un tour sur les billets précédents car vous aurez peut-etre quelques surprises!

Encore et encore

L'hôtel de Kancipuram est très bon marche et la chambre correcte. Malgré tout nous y avons droit à un service que même à Pondichéry on n'a pas eu : le petit-déjeuner au lit. En effet, à 6h30 un gars vient frapper à toutes les portes pour proposer du café et il passe même une deuxieme fois au cas ou on aurait changé d'avis...

Beaucoup, beaucoup de temples nous attendent à Kancipuram, mais nous ne les honorerons pas tous de notre présence. Encore une belle rencontre au Kailasanatha où un jeune prêtre nous donne des explications et répond à nos questions dans un très bon français coloré de créole - 5 ans à la Réunion obligent. D'autant que le temple est très joli, avec ses rangées de lions cabrés et ses restes de peinture d'origine (VII ème, VIII ème si). Encore un contraste avec le Sri Ekambaranatha, le plus vaste, envahi de groupes de touristes et où les prêtres se prêtent à leur jeu.

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Pendant nos trajets en bus ou en train, nous avons pu apercevoir des vaches dont les cornes massives sont peintes de couleurs vives, et ma grande frustration a toujours été de ne pouvoir arrêter le vehicule pour les prendre en photo... Mais là, ô miracle, les vaches bigarrées courent les rues à Kancipuram, et je peux enfin me lâcher! D'autant qu'en général leurs propriétaires sont plutôt fiers de leurs animaux.

vache 01

Saut de puce

Allez, la parenthèse enchantée gastronomique se termine sur un plat de pâtes qui sera notre dernier souvenir de Mahabalipuram. Un bus pas complètement bondé sans télé ni musique nous fait faire un xième saut de puce vers Kancipuram, ancienne capitale pallava. Nous commençons les visites de deux temples, le Vaikunta Perumal et le Kamatschi Amman où nous assistons à la promenade du soir de la statue divine dans sa chaise à porteurs portée par deux prêtres tandis que deux autres ouvrent la marche avec tambour et trompette. Ils font le tour du bassin sacré d'à côté, pas au pas de course mais presque, et rentrent. Le soir venu, nos estomacs renouent avec la nourriture "not spicy" - cf glossaire...

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Par contre, un peu plus tard nous avons assisté à un drôle d'événement. Posées dans la chambre d'hôtel, nous entendons des trompettes presque jazzy qui couvrent le concert de klaxons. Nous nous précipitons et découvrons un marathon hors du commun: une bonne quinzaine de prêtres portent une énorme structure de bois sur laquelle siège une statue de dieu, et en plus là ils courent véritablement dans la circulation! Impressionnant!

marathon

Eclaircissements bienvenus

Comme pour Ajanta et Ellora, nous avons acheté pour Mahabalipuram un petit guide fort précieux qui nous aide énormément pour mieux comprendre ce site pallava. Pour partager avec vous ces explications éclairées, voici quelques morceaux choisis - traduits de l'anglais.

Les pallava constituent une dynastie du sud de l'Inde régnant du III ème au IX ème si depuis leur capitale Kancipuram. Ils sont tournés vers la mer et diffusent l'hindouisme dans les îles, Mahabalipuram devant être un de leurs ports de prédilection. Quelques-uns des souverains les plus importants : Mahendravarman, Marasimhavarman I surnomme Mamalla (d'où Mamallapuram), Narasimhavarman II surnommé Rajasimha et sa reine Rangapataka, Nandivarman, etc.




L'entrée du temple du rivage est constituée d'un gopura dont les murs qui se prolongent mènent au padakshinapatha entre le temple et l'enceinte extérieure. Au-delà du mukha-mandapa se trouve le naos contenant le linga brisé devant une représentation de Somaskanda. Face au gopura se dresse un dhvaja-stambha, élément essentiel de ce type d'architecture. De l'autre côte du naos il y a une niche avec Visnu Seshasayi, un Somaskanda et les habituels dvarapala. Face au temple l'on voit un balipitha et le piédestal d'un dhvaja-stambha sur lequel étaient gravés un Siva Tripurantaka et le Dakshinamurti. Sur le mur extérieur l'on peut lire des inscriptions mentionnant Jalasayana alias kshatriyasimha-pallavesvara, Palligondaruliyadeva et Rajasimha-pallavesvara.

dimanche 7 février 2010

Lecture : droit de réponse

Ce qui est génial quand on part en voyage, c'est que les journées sont tellement occupées qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer. Ainsi il y a toujours des billets et un carnet de bord à écrire, des paysages à admirer pendant les longs trajets en bus et en train ou même parfois il est possible de faire des photos, puis il faut trier les photos, on a la télé à regarder dans l'avion ou le bus... Le soir venu, les yeux se ferment tous seuls. Alors donc, peu de place pour la lecture qui attendra le retour!

Coca chola

La dynastie chola règne dans les régions du sud de l'Inde, avec une période d'apogée du IX ème au XII ème si, car économie, politique et art sont florissants. Nous avons visité quelques spécimens de temples chola contemporain de notre Moyen-Age français - pour de plus amples informations sur cette époque, rendez-vous au musée de Cluny. Sans tous vous les décrire, voici ceux qui nous ont particulièrement marquées.

Les temples sont composés d'une enceinte souvent décorée de petits taureaux Nandi - la monture de Siva et donc un de ses attributs. On y accède par un gopura, c'est-à-dire une entrée surmontée d'une tour monumentale à différents registres croulant sous les statues de dieux multi-bras, de figurations d'architectures, de personnages hauts en couleurs. Selon la taille du sanctuaire, il peut y avoir un ou quatre gopura, orientés selon les points cardinaux.

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On débouche ensuite sur une esplanade avec le temple principal au centre parfois entouré d'un ou plusieurs petits sanctuaires annexes, tous bâtiments dont les toits sont à registres de taille décroissante représentant des architectures - souvenez-vous des cours de Zéphir! Dans certaines villes, les bâtiments arborent des couleurs très surprenantes de prime abord, d'autres fois la pierre est laissée nue. Passé le choc suscité par ces pigments très acryliques et plastiques - à la Viollet-le-Duc pour les églises médiévales -, n'oublions pas qu'à l'origine les architectures étaient peintes.

Commençons par le Big Temple de Tanjore. Pas de peinture, un ensemble monumental, un vimana - toit du sanctuaire - gigantesque, toute une architecture grouillante de reliefs extrêmement fins et décoratifs. Ou comment allier majesté grandiose et raffinement des détails.

Un autre type d'architecture se trouve à Kumbakonam et surtout Dharasuram. Prenons ce dernier exemple, le temple Aivaratesvara, de loin le plus beau. Le temple est posé sur un soubassement représentant un chariot, donc orné de quelques roues accompagnées de chevaux, ou d'éléphants montés ou non qui peuvent affronter des lions. Tout cela de très grandes dimensions.

Darasuram 02

Pour monter dans le temple, il faut emprunter des escaliers entièrement travaillés, les rampes ondulant comme des serpents, les marches ciselées de rosettes, de rinceaux perlés... Puis une salle à piliers. On pourrait écrire tout un livre rien qu'avec la description de ces piliers! Ceux donnant sur l'extérieur ont une base en forme de lion-éléphant cornu assis. Les autres sont gravés de bas en haut de personnages dansant ou se battant, en méplat qui s'anime avec le contraste de pénombre et de lumière.

Darasuram 03

Une nef assez large dirige le croyant vers le naos, puis l'espace se rétrécit de plus en plus, on arrive à un taureau Nandi paré de fleurs et de couleurs qui fait face à son maître. Siva est souvent représenté sous la forme du linga, c'est-à-dire le phallus, symbole du créateur de l'univers. Celui-ci est niché dans une salle exiguë et obscure à peine éclairée de petites bougies, tout auréolé d'encens, orné de guirlandes ou de pièces de tissu. Seuls les prêtres ont accès aàce lieu au plus près du divin.

Darasuram 04

A vos souhaits!

Les chaitya et vihara bouddhiques nous ont permis de réviser nos classiques : les cinq mudras de Buddha (dhyana, bhumisparsha, abhaya, vitarka et varada mudra), le bodhisattva Avalokitesvara parfois en padmapani, la divinité féminine Bhrukuti. Les temples jaïns nous ont fait découvrir le tirthankara Mahavira, Matange sur son éléphant et Siddhayika sous son arbre.

Mais ce sont les bâtiments sivaïtes où nous nous sommes le plus amusées à détailler Siva andakasuramardana, Ravana ébranlant de Kailasa, des avatars de Visnu tels que Krisna, Varaha ou Narasimha. Mais comment reconnaître Siva de Visnu? demanderez-vous. En Inde du sud, le premier porte un naga et le trishula, le second le chakra et le chankha. Une scène récurrente communément appelée Uma-Mahesvara-murti : Siva enlace son épouse Parvati, lui étant dans la position virasana. Leur caractère divin est rendu indéniable grâce au yajnopavita et au jatamukuta. Scène peut-être un peu moins fréquente que Siva nataraja, magnifique en nrityamurti avec le hasta gaja et la Ganga dans son jata.

Mais il existe d'autres divinités moins connues. Avez-vous déjà entendu parler de Durga dans sa forme de Mahishasuramardini? Elle parvient à tuer le demon-buffle grâce à ses nombreux bras armés du khadga, du shula, du bhetaka, de l'angbusha, du gada et du ghanta...

(Cécile, encore merci pour le bouquin que tu m'as prêté, il nous a été très utile!)

Welcome!

Récapitulons : depuis que nous sommes dans le Tamil Nadu, nous avons visité un certain nombre de temples : Madurai, deux à Trichy, le Big Temple de Tanjore, trois temples à Kumbakonam, Darasuram, Chidambaram... Cela nous permet un début d'étude comparative, non sur l'architecture, nous n'avons pas assez potassé pour cela, mais sur l'accueil réservé aux visiteurs étrangers. Toutes les configurations sont possibles, et même plus.

A Madurai, le temple forme un complexe gigantesque, une véritable ville. Les touristes y sont noyés dans la masse des pèlerins. C'est un peu comme si on n'était pas là. Sauf qu'on nous fait payer l'entrée et le droit de prendre des photos, tout en nous interdisant l'accès aux parties les plus intéressantes (le sanctuaire) On se sent mi-toléré, mi-exploité.

A Trichy, le Rock Fort est plus un site touristique qu'un temple, même les hindous semblent y monter surtout pour la vue. Pas de problème donc, du moment qu'on se déchausse.

Au Grand Temple, impression un peu différente. Dans certains petits sanctuaires, nous sommes chassées comme des malpropres quand on essaie d'entrer. On y rencontre néanmoins un prêtre très sympathique qui pose pour Anne-Lise. L'impression générale reste tout de même peu accueillante.

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A Tanjore, c'est très différent. Entrée gratuite, endroit moins grouillant, et on se mêle tranquillement à la file des fidèles pour voir le lingam, dans la plus parfaite indifférence.

A Kumbakonam, encore de nouvelles configurations. Dans le premier temple que nous visitons, un homme à l'entrée nous indique gentiment qu'il faut nous déchausser. A l'intérieur, nous hésitons à l'entrée du sanctuaire. Un jeune prêtre s'avance alors, et nous salue d'un "Welcome" tout en désignant le sanctuaire. Nous entrons donc, et nous pouvons y passer tout le temps que nous voulons. Alors que nous allions revenir sur nos pas, le prêtre nous indique en souriant qu'il faut sortir par l'autre côté, ce que nous faisons, avant d'admirer les sculptures extérieures sous l'oeil bienveillant d'un autre prêtre. Bref, nous nous sommes senties les bienvenues. D'autant plus que les quelques fidèles se sont montrés tres accueillants, bien que toujours un peu curieux. Bref, nous sortons le sourire aux lèvres.

Cela ne dure pas hélas, nous visitons ensuite le temple de Visnu et le contraste est brutal. Beau temple également, bien que plus sombre. Là, les prêtres s'empressent autour du gogo potentiel : on nous réclame une contribution à l'entrée, puis un prêtre vient nous mendier un stylo. Devant un petit sanctuaire, on nous fait de grands gestes pour nous convaincre d'entrer et on essaie de nous refiler de la poudre rouge à se mettre sur le front pour faire semblant... Même cinéma dans le sanctuaire principal, où est étendue une belle statue de Visnu endormi. Devant un groupe d'Occidentaux qui se comportent comme à Disneyland, un prêtre fait deux trois gestes rituels tandis qu'un autre psalmodie sans conviction tout en regardant les touristes. L'impression qui s'en dégage est assez mercantile, une sorte de célébration factice et malsaine. On ressort donc assez vite pour fuir cette ambiance oppressante. On n'a pas pu apprécier l'architecture à sa juste valeur, malgré son intérêt.

Le dernier temple de Kumbakonam que nous visitons ne laisse pas vraiment de souvenirs, ni bon ni mauvais. Nous visitons tranquillement, dans l'indifférence générale.

Le lendemain, Darasuram. Deux temples, Shiva et Parvati, à proximité de Kumbakonam. Dans le petit temple de Parvati, un jeune prêtre, souriant, nous explique deux ou trois choses, propose de nous faire participer à un rituel, ce qu'on décline, et nous autorise à prendre des photos du sanctuaire. Anne-Lise finit par lui tirer le portrait, il en semble ravi et demande qu'on lui envoie les photos.

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L'apèes-midi, nouveau contraste à Chidambaram. (vous a-t-on déjà dit qu'on n'a pas aimé la ville?) Le temple est une usine à touristes, une nuée de prêtres tentent d'extorquer qui des roupies, qui des euros, qui des stylos.

Bref, impossible de tirer le bilan de tout ça, tant les situations sont variées. On tâchera donc de n'en retenir que le meilleur!

Ratha land

Comme conseillé par les guides nous nous réveillons avant l'aurore afin d'admirer le lever du soleil sur le temple du rivage, rocher transformé en temple sur le bord de mer qui constitue l'un des attraits du site. Bon, le soleil a la bonne idée de commencer son ascension dans un gros nuage, mais on le voit finalement, disque très rouge et déjà aveuglant. Il est cependant intéressant de noter que la digue qui protège le temple des assauts de la mer sépare la plage en deux parties, une pour les Occidentaux, une pour les Indiens qui se pressent à ce spectacle - et auxquels nous nous mêlons.

Mahaballipuram plage 02



La rue commerçante pour Occidentaux semble d'ailleurs constituer une sorte d'enclave hors contexte à destination unique des-dits Occidentaux. L'ambiance détendue et baba-cool est une fois de plus très appréciable et en même temps il y règne un petit je-ne-sais-quoi d'artificiel et de faux. Les vendeurs sont plus agressifs si on regarde sans acheter, ils n'ont pas vraiment l'air de comprendre que nous sommes autre chose qu'un gros robinet à fric. Cela nous laisse un peu perplexes.

Ce qui ne nous empeche pas de profiter des sites archéologiques qui font la réputation du lieu. Les cinq rathas d'abord, rochers sculptés en petits temples accompagnés de figurations monumentales des animaux-montures des dieux vénérés. Puis le temple du rivage, que nous vous décrivons ailleurs. Enfin le très impressionnant relief de la pénitence d'Arjuna, un flanc de rocher de 30 m de long pour 7 m de haut représentant Arjuna en ascète entouré de personnages célestes et d'animaux extrêmement naturalistes - mention spéciale pour une famille d'éléphants dont on croirait qu'ils vont bouger. Une toute autre ampleur que sur une diapo de l'EDL! Pour mémoire, Arjuna est un peu l'Achille du Mahabarata, l'un des cinq Pandava en lutte contre leurs cousins les Kaurava.

Mahaballipuram ratha Mahaballipuram Arjuna

Dans la ville, nous avons repére un resto très sympa avec de la bonne nourriture et un serveur au sourire infaillible. Le seul problème, c'est que le service est vraiment à l'indienne très baba-cool, et l'heure et demie que nous attendons nos plats de pâtes ce soir nous permet qui de finir un livre et d'en commencer un autre, qui d'écrire de multiples billets, tout en tendant l'oreille vers les envolées passionnées pleines d'idéalisme d'une vraie post-soixante-huitarde française un peu bourrée ou pétée...

Mahaballipuram resto

samedi 6 février 2010

Lecture

Un des points très positifs des vacances, c'est qu'on a le temps de lire. Anne-Lise, toujours prévoyante, est donc partie avec dans son sac le Ramayana et le Mahabarata, les deux grandes épopées indiennes fondatrices. Je ne peux vous raconter que le Ramayana, je n'ai pas fini l'autre.

En bref : le méchant démon Ravana perturbe les dieux. Il ne peut être détruit ni par un dieu, ni par un démon. Le dieu Visnu s'incarne donc en Rama, jeune prince tellement vertueux et parfait qu'il en devient ennuyeux. En butte à la jalousie de sa belle-mère, Rama est exilé pour 14 ans dans la forêt, avec sa belle épouse Sita, non moins parfaite que lui. Celle-ci se fait enlever par le démon Ravana. Rama va la chercher, avec l'aide des singes conduits par Hanuman, il tue Ravana, ça fait des scènes de batailles absolument grandioses, puis il libère son épouse avant de la répudier parce qu'elle a vécu plusieurs mois dans le palais de Ravana, et que ça ne se fait pas. Un prince ne peut laisser place aux calomnies, ça lui brise le coeur parce qu'il l'aime, mais quand on veut être vertueux on n'a pas le choix. C'est beau, c'est vertueux, c'est moral, c'est tragique. Pour une version plus riche en couleurs, Sita sings the Blues est très bien : fidèle au texte, avec un regard occidental un peu décalé et de la bonne musique.

Le Mahabarata commence bien aussi, mais comme Anne-Lise n'avance pas vite, elle est loin d'avoir fini et je ne peux pas lui piquer.

Alors j'ai été obligée de trouver une librairie à Bombay, où j'ai acheté le premier tome de la trilogie d'Eragon. Comme Anne-Lise n'a toujours pas fini le Mahabarata, il a fallu que j'achète le tome 2 à Pondichéry. J'en suis déjà à la moitié, j'ai bien fait de prendre le tome 3 en même temps... Heureusement, c'est en anglais, comme ça je lis moins vite. L'histoire est bien moins drôle que le Ramayana, quand même : il y a des Elfes et des dragons et des Nains et le monde à sauver, rien de très original. Mais ce n'est pas fatigant, ça fait une bonne lecture de vacances.

Autre lecture de vacances : le Guide du Routard On va-t-on manger ce soir?

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